États-Unis : plusieurs victoires décisives des pro-vie lors de référendums sur l’avortement
L’élection du président des Etats-Unis n’était pas le seul scrutin outre-Atlantique ce 5 novembre. S’ils ont confortablement élu Donald Trump comme président, beaucoup de citoyens étaient également appelés à se prononcer sur le droit à l’avortement dans leur Etat.
En Floride un référendum d’initiative citoyenne proposait d’inscrire dans la constitution de cet Etat du Sud-Est du pays le droit d’avorter jusqu’à 24 semaines de grossesse (soit presque six mois). Particulièrement médiatisé, ce scrutin a finalement abouti au rejet de cet amendement. La loi locale demande que plus de 60 % de la population se prononce en faveur d’un amendement pour qu’il puisse être intégré à la constitution. Les Floridiens ne se sont prononcé qu’à 56 % en sa faveur, rejetant ainsi cette proposition.Les militants pro-avortement espéraient que la Floride, entourée d’Etats plutôt conservateurs et restrictifs en matière d’IVG, puisse accueillir les femmes souhaitant avorter tardivement.
Une victoire capitale
Cette victoire est marquante pour les milieux pro-vie. C’est en effet la première fois qu’un référendum sur l’avortement tourne en leur faveur. Le gouverneur Républicain de cet Etat, Ron DeSantis, s’était particulièrement engagé dans cette campagne en faveur de la vie. Marjorie Dannenfelser, présidente du groupe anti-avortement SBA Pro-Life America, a déclaré que ce résultat était « une victoire capitale pour la vie en Floride et pour notre pays tout entier », félicitant DeSantis d’avoir défendu la législation actuelle.
Plusieurs autres Etats se sont prononcés pour une limitation de l’avortement le 5 novembre. Dans le Nebraska, les citoyens ont adopté à plus de 55 % l’interdiction de l’avortement après le premier trimestre. Les habitants du Dakota du Sud ont, eux, rejeté la mise en place d’un droit constitutionnel à l’avortement dans leur Etat à 60 %.
L’avortement s’est imposé comme un sujet central de la campagne présidentielle. Si Donald Trump s’est montré lui-même assez discret sur ce sujet ces derniers mois, il a choisi un vice-président particulièrement investi dans le combat contre l’avortement en la personne de J. D. Vance. La candidate démocrate avait, de son côté, fait de la défense de l’avortement un de ses principaux chevaux de bataille.
160 millions de dollars de dons pour les pro choice
En revenant sur l’arrêt Roe v. Wade en 2022, les juges de la Cour Suprême des Etats-Unis avaient déclenché un véritable séisme politique. Cette décision de justice datant de 1973 garantissait le « droit des femmes à avorter » partout dans le pays. A la faveur de plusieurs nominations de juges conservateurs lors du premier mandat de Donald Trump, cette juridiction avait décidé de redonner aux Etats la responsabilité de rendre légal ou non l’avortement. Chacun des 50 Etats américains avaient donc adopté leur propre législation allant de son interdiction à son autorisation jusqu’au terme de la grossesse…
Si trois Etats ont donc refusé d’élargir l’accès à l’avortement, sept autres ont toutefois adopté dans leur constitution des amendements renforçant cette pratique. Cela a été le cas en Arizona, dans le Colorado, l’Etat de New-York, le Missouri, le Montana, le Nevada et le Maryland.
Ces victoires s’expliquent, entre autres, par la différence de moyens entre groupes pro choice et pro life. Selon l’agence de presse AP, les défenseurs de l’avortement auraient récolté plus de 160 millions de dollars pour mener campagne dans les Etats concernés par des référendums, six fois plus que les groupes pro life. Près de la moitié de cette somme avait été consacrée à faire campagne en Floride. Comme quoi l’argent ne fait pas tout !
Publié sur Famille chrétienne le 6/11/2024 – Cyriaque Zeller