Je regrette mon avortement : que faire ?

Jeune femme pensive et triste dans les transports en commun. Elle vient d'avorter.

De nombreuses raisons peuvent pousser une femme à décider d’un avortement : peur de ne pas pouvoir faire face matériellement, pressions du père ou de l’entourage, refus d’être liée au géniteur de l’enfant, peur d’un handicap, désir de ne pas être mère… Une fois que l’IVG ou l’IMG a eu lieu, souvent des regrets ou des souffrances apparaissent, peut-être quelques jours, quelques mois, quelques années plus tard.

Un homme aussi peut porter la souffrance de l’avortement, soit parce qu’il l’a voulu, soit parce qu’il n’a pas pu l’empêcher.

Nous allons présenter ici différentes associations qui aident les personnes vivant ce deuil. Si vous aussi avez un projet pour aider les femmes et les hommes qui souffrent d’avoir choisi l’avortement, contactez le Réseau Vie, nous pouvons peut-être vous aider à réunir les moyens pour le monter.

Quand je regrette mon IVG

Quand le regret de l’avortement envahit une femme ou un homme ; quand l’absence d’un être que l’on portait en soi devient lancinante, ou quand la culpabilité d’avoir mis fin à une vie humaine, à la vie de son propre enfant, devient difficile à supporter, que faire ?

Quand la souffrance liée à l’avortement a des retentissement sur la santé physique et psychique, sur les relations conjugales ou sur les relations avec les autres enfants, peut-on un jour se relever ?

On ne peut pas faire redémarrer une vie qui a été « interrompue », mais pour autant on peut refuser que la mort ait le dernier mot dans notre vie. Il est possible de remettre de la vie dans la vie, sans pour autant oublier le petit être qui nous manque.

Pour qu’une femme ou un homme puisse surmonter la souffrance de son regret de l’avortement, il faut qu’elle ou il soit aidée par quelqu’un qui ait conscience de la gravité de ce qui s’est passé.

Homme désemparé, il regrette l'avortement de sa compagne.

Un psychologue qui essaierait de convaincre une femme ayant avorté que le bébé qu’elle portait n’était pas un être humain ne pourra jamais l’aider à surmonter sa culpabilité. Pour une aide psychothérapeutique, il faut donc bien choisir son psychologue.

Il existe aussi des associations et des accompagnateurs qui se consacrent à aider les femmes regrettant leur IVG, qui veulent les aider à être vivantes, à être heureuses même, et à avancer, sans nier qu’une vie a été irrémédiablement tuée : vivre le deuil et le surmonter est possible. Ces personnes accompagnent les femmes et les hommes qui souffrent d’un avortement sans jamais les juger.

Associations de soutien face au regret de l’avortement

Le Groupe de libération de la parole post-IVG à Lyon : un mercredi par mois de 18h30 à 20h30 au sanctuaire de Fourvière, dans un local proche de la basilique. Une équipe de bénévoles est présente : écoutante, médecin, psychologue et prêtre catholique. Plus de renseignements : parolepostivglyon@gmail.com.

L’association Mère de Miséricorde propose une écoute téléphonique anonyme et sans jugement aux personnes ayant été confrontées à l’IVG ou l’IMG. Cela peut être le lieu pour déposer son fardeau. Cette association pro-vie est catholique, mais l’écoute proposée est aconfessionnelle.

Mère de Miséricorde propose aussi des sessions spirituelles catholiques pour les personnes, femmes et hommes, confrontées, parfois depuis longtemps, au deuil d’un enfant non né. Il s’agit des sessions « Stabat Mater », qui ont lieu à la Sainte Baume (83) et à Ars (01).

Femme d'âge mur venue prier, car elle est obsédée par le regret de l'avortement qu'elle a fait il y a longtemps.

« Portées par une communauté de prière, elles comportent des temps d’enseignements et de méditation, des ateliers créatifs, des veillées, un accompagnement individuel et personnalisé. Celui-ci permet d’exprimer la souffrance ou la culpabilité liées à ces blessures et d’épancher son chagrin, sous le regard de la miséricorde et de la tendresse divines. »

www.meredemisericorde.org/ – contact@meredemisericorde.org – Tél : +33800 746 966 (appel gratuit depuis la France).

L’association SOS bébé est un site d’information et de soutien aux femmes qui se posent la question de l’IVG, aux personnes confrontées au regret de l’avortement ou à la douleur d’une fausse-couche. Elle propose aussi un service d’écoute, par téléphone, mail ou tchat.

www.sosbebe.org/ivg-avortement/mal-etre-apres-ivg/ – contact@sosbebe.org – Tél : +331 42 47 08 67.

L’association Agapa accompagne les femmes confrontées au deuil périnatal, y compris celles qui regrettent un avortement. Elle propose un accompagnement personnel des femmes ou des hommes ayant été confrontés à l’IVG ou à l’IMG, à travers des rencontres (en différents lieux de France) ou à distance (téléphone ou visio). Agapa précise qu’« Il ne s’agit pas d’oublier mais d’arriver à ‘‘vivre avec’’ ».

Agapa propose aussi des groupes de parole qui réunissent des parents confrontés au deuil périnatal et à l’IMG (interruption médicale de grossesse). Le groupe se réunit un soir par mois, dans les locaux de l’association à Paris et en visio.

Agapa organise également des cafés-rencontres, permettant à des personnes concernées par le deuil d’un bébé de se rencontrer ponctuellement, à Paris.

L’association a été créée par des chrétiens mais son action est aconfessionnelle.

https://association-agapa.fr/ – contact@agapa.fr – Tél : +331 40 45 06 36.

Conseils de lecture

– Le livre du Père Laurent Spriet : Se relever après un avortement : moi non plus je ne te condamne pas, est destiné aux femmes qui regrettent leur avortement, et qui sont ouvertes à la spiritualité. Le Père Spriet partage dans ce livre le témoignage de sept femmes qui se sont relevées grâce à leur foi. Lui-même a une grande expérience de l’accompagnement spirituel de femmes ayant avorté.

Le Père Laurent Spriet, auteur du livre Se relever après un avortement

– Un article pour mieux comprendre quelles peuvent être les conséquences d’un avortement dans la vie d’une femme (risques physiques, psychiques, familiaux…) : Les risques de l’avortement pour la santé de la femme et de sa famille.

Vidéo « Le deuil caché »

En octobre 2023, la chaîne de télévision KTO a diffusé ce documentaire encore disponible sur YouTube. Ce sont les témoignages de femmes qui ont avorté et qui ont découvert ensuite qu’elles portaient une blessure profonde et qu’elles avaient besoin de vivre un deuil. Ce deuil n’est pas reconnu dans la société française où l’on affirme officiellement que l’avortement n’entraîne pas la mort d’un enfant. Ces femmes ont été aidées dans leur parcours, notamment par l’association Agapa et par Mère de Miséricorde dont nous parlons plus haut. Elles ont pu trouver la paix, et pour plusieurs d’entre elles accueillir d’autres enfants dans la joie.

Deux des femmes qui témoignent affirment cependant que le droit à l’avortement est nécessaire. Nous ne sommes pas d’accord avec elles sur ce point : l’IVG est toujours une violation du droit à la vie d’un être humain.

Nous vous déconseillons de lire les sous-titres automatiques qui défilent et comportent beaucoup d’erreurs.

Voir la vidéo Le deuil caché

Choisir de vivre

Quand on est écrasé par le regret d’un avortement, il peut être difficile d’imaginer ressentir encore du bonheur. Pourtant, chaque femme a la possibilité de choisir de vivre. Votre enfant non né ne vous demande pas de mourir avec lui. Vos proches ont besoin que vous choisissiez la vie. Cependant, il est difficile de s’en sortir sans se faire aider.

Que peut faire Jésus pour moi ?

Toute femme et tout homme ayant été confronté à l’IVG peut décider de choisir la vie, qu’elle ou il soit croyant(e) ou non.

Ceux qui croient en Jésus ou qui sont ouverts à découvrir son action, peuvent bénéficier en plus de cette source de Vie. Jésus accorde le pardon à ceux qui regrettent le mal qu’ils ont fait. Ce pardon n’efface pas le passé : si j’accepte de reconnaître que j’ai fait le mal, si j’offre à Jésus la douleur que je porte dans mon cœur, si j’ai l’humilité d’accepter que Jésus me relève, alors c’est le début d’un chemin pour qu’il transforme ma douleur en amour, en un amour qui vient de son cœur à lui et qui répare le mal.

Le mal n’est pas réparé dans le sens où l’acte de mort serait annulé, mais en changeant cette douleur en amour, je peux vraiment devenir père ou mère de l’enfant qui n’est plus, et apporter plus de bien au monde que le mal qui a été fait1.

Je n’ai pas besoin de souffrir d’une manière proportionnée au mal que j’ai fait. Jésus a pris sur lui les conséquences de mes péchés et il a porté la souffrance du monde. La douleur de son cœur a été bien plus grande que sa douleur physique sur la Croix. Si je souffre profondément d’avoir supprimé mon enfant, je peux puiser la force de me relever en contemplant Jésus crucifié qui porte cette souffrance avec moi. Sa résurrection, si je l’accueille dans ma vie, me donne la force pour ne pas demeurer dans la mort, pour vivre de sa vie.

Marie-Madeleine au pied de la croix de Jésus

Une femme ou un homme ayant un jour choisi de donner la mort peut donc devenir source de vie pour ses proches et pour le monde. Au cœur de ma souffrance, Dieu me dit : « Choisis donc la vie ! Reçois la vie de moi, et deviens une bénédiction pour tes proches et pour le monde ».

Pour accueillir le pardon de Jésus, il est recommandé de se rapprocher d’autres chrétiens exerçant un service d’écoute, et de demander à un prêtre de recevoir le sacrement du pardon (confession).

Note

1 Ainsi des parents ayant déjà avorté, regrettant l’avortement et ayant demandé pardon, ont accueilli le pardon de Dieu et sont devenus des parents pleins d’amour pour leurs autres enfants, pour lesquels ils sont devenus source de vie, plutôt que de se laisser détruire par la culpabilité.
On peut aussi donner l’exemple de l’Américaine Abby Johnson qui a avorté deux fois, et qui est devenue directrice d’une clinique d’avortements où elle a contribué à des milliers d’IVG. Quand elle a pris conscience que l’avortement consistait à tuer un être humain, elle s’est d’abord sentie écrasée par la culpabilité. Mais elle a choisi de faire confiance à Dieu, d’accueillir le pardon, et aujourd’hui, vivant pleinement sa foi catholique, elle fait beaucoup de bien en donnant son témoignage partout aux États-Unis. Elle est maintenant mariée et mère de huit enfants.

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