L’effet abortif de la pilule et de plusieurs autres moyens de contraception

« Abortif » signifie « qui provoque un avortement ». Parmi les moyens de contraception proposés aux femmes, plusieurs ont un effet tantôt contraceptif, tantôt abortif, notamment la pilule. Ainsi, de nombreuses femmes avortent plusieurs fois dans leur vie sans même le savoir.
Quand commence la grossesse ?
La plupart de ces moyens contraceptifs ont plusieurs modes d’action pour empêcher la naissance d’un enfant. L’un de ces moyens est d’empêcher la nidation, c’est-à-dire l’implantation de l’œuf (l’ovule fécondé par un spermatozoïde) dans l’utérus.
Les pouvoir publics français et les laboratoires pharmaceutiques ont décidé de considérer qu’une grossesse commence seulement à la nidation. C’est pourquoi ils affirment que les moyens de contraception qui empêchent la nidation d’un embryon ne sont pas abortifs. Pourtant, l’événement qui produit un être distinct de ses géniteurs est bien la fécondation, le moment où commence la vie d’un être humain avec un patrimoine génétique unique. Il est fantaisiste de dire que la grossesse commence à l’implantation de l’embryon dans la muqueuse utérine, empêcher un embryon de s’implanter le détruit tout autant que de le supprimer après la nidation.

Les moyens de contraception abortifs
L’effet abortif de la pilule contraceptive
Les produits actifs dans la pilule contraceptive sont soit une alliance de progestérone et d’œstrogènes, soit de la progestérone seulement.
Le premier mode d’action de la pilule est d’empêcher l’ovulation. La pilule modifie aussi la consistance de la glaire cervicale pour empêcher le passage des spermatozoïdes : quand le premier mode d’action a échoué, cette deuxième action peut permettre d’éviter une grossesse. La pilule modifie aussi la paroi de l’utérus pour empêcher la nidation d’un éventuel embryon : quand le deuxième mode d’action a échoué et qu’un spermatozoïde a réussi à féconder un ovule, le troisième mode d’action essaie de l’empêcher de survivre. Quand ce troisième mode d’action a échoué, ce qui se produit dans 0,3 % des cas dans l’idéal, alors la femme découvre qu’elle est enceinte sous pilule.
À noter que les échecs de pilule se produisent non pas dans 0,3 % des cas mais dans 7 % des cas. Les 0,3 % sont les échecs chez les femmes qui suivent parfaitement les instructions et n’oublient jamais aucune pilule. Si on compte les femmes qui font des oublis ou des erreurs, ou qui prennent des médicaments contrecarrant l’action de la pilule, il y a 7 % de grossesses visibles parmi les femmes qui prennent la pilule – ces chiffres sont ceux de l’OMS. Je parle de grossesses visibles, car il y a donc tous les cas où le premier et le deuxième modes d’action ont échoué, mais le troisième a « réussi » : la femme ne sait pas qu’elle a été enceinte.
Le ministère de la santé française confirme ces trois modes d’action de la pilule : « La méthode contraceptive la plus utilisée en France est la pilule, ou contraceptif oral, qui agit à différents niveaux : elle bloque l’ovulation, amincit la paroi interne de l’utérus (endomètre) pour empêcher toute implantation et modifie la consistance de la glaire cervicale (empêchant ainsi le passage des spermatozoïdes). » (Page consultée le 23 janvier 2025).

Les services de santé publique d’Ottawa, au Canada, confirment aussi ces modes d’action : « Comment fonctionne la pilule contraceptive ? La pilule empêche les ovaires de libérer un ovule à chaque mois (ovulation). Si les spermatozoïdes ne trouvent pas d’ovule à féconder, il n’y a pas de grossesse possible. La pilule modifie aussi la muqueuse de l’utérus afin que l’implantation de l’œuf soit plus difficile. Enfin, la pilule modifie la muqueuse cervicale pour qu’il soit plus difficile pour les spermatozoïdes de s’introduire dans l’utérus. » (Page consultée le 23 janvier 2025).
Les 0,3 % de grossesses visibles sous pilule, en cas d’utilisation parfaite, sont la preuve qu’il arrive que l’action empêchant l’ovulation et l’action empêchant les spermatozoïdes de passer ne fonctionnent pas à chaque fois. Il y a donc des avortements qui se produisent à l’insu des femmes, sauf si le troisième moyen d’action, celui qui empêche la nidation, échouait à chaque fois, ce qui est peu probable.
L’effet abortif du stérilet
Le stérilet, ou dispositif intra-utérin (DIU), est un dispositif inséré dans l’utérus. Il existe deux types de DIU.
Le DIU au cuivre

Le stérilet au cuivre a deux actions : une action spermicide, et une action abortive. Le site de l’Assurance Maladie française le dit très clairement : « le DIU au cuivre empêche la nidation d’un ovocyte fécondé et a aussi un effet spermicide et rend les spermatozoïdes inactifs. Il peut être utilisé en contraception d’urgence. » (Page consultée le 23 janvier 2025).

Le DIU hormonal
Le stérilet hormonal a aussi deux actions : il modifie la consistance de la glaire cervicale pour empêcher le passage des spermatozoïdes, et il empêche lui aussi la nidation des embryons. L’Assurance Maladie française le confirme aussi : « le DIU au lévonorgestrel (hormone de synthèse proche de la progestérone). Il empêche la nidation d’un ovocyte fécondé et l’hormone épaissit les sécrétions cervicales empêchant le passage des spermatozoïdes. » (Page consultée le 23 janvier 2025).
L’effet abortif du patch contraceptif
Le patch contraceptif à hormones estroprogestatives a le même mode d’action que la pilule estroprogestative (celle qui allie œstrogènes et progestérone). Il a donc aussi un effet potentiellement abortif. Le patch est appliqué sur la peau une fois par semaine, trois semaines par mois. Son but est d’éviter les oublis de pilule.
L’effet abortif de l’anneau vaginal
L’anneau intravaginal estroprogestatif s’insère dans le vagin. Il doit être gardé pendant trois semaines et retiré pendant une semaine, où auront lieu les règles. L’anneau vaginal agit comme une pilule contraceptive estroprogestative. Il a donc aussi un effet potentiellement abortif.
L’effet abortif de l’implant contraceptif
L’implant contraceptif progestatif contient les mêmes hormones qu’une pilule contraceptive à base de progestérone. Il reste en place pendant trois ans et élimine les problèmes d’oubli. Son mode d’action étant similaire à celui d’une pilule progestative, il est lui aussi potentiellement abortif.
L’effet abortif des progestatifs injectables
Ces injections de progestérone sont efficaces pendant trois mois. Leurs effets secondaires étant plus graves que ceux des autres moyens de contraception, ils ne sont utilisés que lorsqu’on ne trouve pas d’autre alternative. Leur mode d’action est le même que celui d’une pilule progestative : comme elle, ils ont un effet potentiellement abortif.
Les moyens de contraception non abortifs
Les moyens de contraception abortifs sont les contraceptifs hormonaux, et le stérilet de cuivre. Les autres méthodes de contraception habituellement proposées ne sont pas abortives.
Cependant, ces méthodes ont une efficacité bien moins élevée que celle des méthodes précédemment citées.
D’après l’OMS, le préservatif masculin aboutit à 13 % de grossesses par an, le préservatif féminin à 21 % de grossesses et la méthode du retrait à 20 %. Le gel spermicide obtient 29 % de grossesses (ce chiffre n’est pas donné par l’OMS).
Dans les méthodes de contraception artificielles non abortives, les seules vraiment efficaces sont la stérilisation masculine et la stérilisation féminine. La stérilisation masculine aboutit à seulement 0,15 % de grossesses, et la stérilisation féminine à 0,5 % de grossesses. Cependant, il est très difficile de revenir en arrière sur une stérilisation, et il s’agit d’une amputation de la personne que de renoncer définitivement à toute capacité à procréer.

Les méthodes naturelles de régulation des naissance
Il n’est pas juste de parler de « contraception naturelle » pour parler des méthodes naturelle de gestion de la fertilité (ou méthodes d’observation du cycle), car ce ne sont pas des méthodes uniquement pour empêcher une grossesse, elle permettent aussi d’optimiser les chances de concevoir un enfant quand c’est ce que le couple souhaite. Elles ne suppriment pas les fonctions normales du corps de la femme et ce sont des méthodes qui ne sont absolument pas abortives.
Les méthodes naturelles modernes sont très efficaces. L’OMS donne les statistiques uniquement pour la méthode sympto-thermique. Celle-ci est efficace à 98 % en utilisation réelle, c’est-à-dire en comptant les personnes qui utilisent mal la méthode. En un an, sur 100 couples utilisant la méthode sympto-thermique, deux concevront un enfant, contre sept avec la pilule et treize avec le préservatif masculin.
La méthode FertilityCare est efficace à 96,8 % en utilisation réelle. La méthode Billings, dont s’inspire FertilityCare, est aussi une méthode scientifique très efficace. Pour découvrir les différentes méthodes naturelles de régulation des naissance, vous pouvez prendre connaissance de notre article Contraception naturelle ou gestion naturelle de la fertilité ?
Par contre, les anciennes méthodes naturelles, comme la méthode Ogino (méthode du calendrier), ne sont pas fiables, et ne sont plus enseignées depuis longtemps par les organismes qui promeuvent les méthodes naturelles de gestion de la fertilité.
Concrètement, les méthodes naturelles sont basées sur l’observation du corps féminin au long de son cycle menstruel, afin de connaître les jours où la femme est potentiellement fertile, et ceux où on est sûr qu’elle est infertile.
Ces méthodes supposent un certain renoncement : si le couple veut éviter une grossesse, il doit s’abstenir de relations sexuelles pendant les jours potentiellement fertiles. Mais ce sacrifice entraîne souvent un lien fort au sein du couple, lien basé sur le respect de la femme, qui ne doit pas prendre de produits néfastes pour sa santé et potentiellement abortifs. Cette pratique aide aussi le couple a avoir davantage conscience du lien entre sexualité et procréation, et à accueillir ce lien comme un fait fondamental qu’il veille à préserver. On constate que les couples qui pratiquent ces méthodes ont moins tendance que les autres à avorter en cas de bébé non planifié.

Les méthodes naturelle sont des moyens de gestion naturelle de la fécondité. Elles peuvent aussi permettre de faciliter une grossesse. En association avec les NaProTechnologies, la méthode FertilityCare est une solution éthique et efficace pour les couples infertiles.
Conclusion
On peut vraiment regretter que les pouvoir publics, qui promeuvent les méthodes de contraception hormonales et le DIU (stérilet), ne disent pas la vérité aux femmes qui utilisent ces méthodes, qui ignorent souvent que celles-ci provoquent des avortements réguliers.
Le motif invoqué par les pouvoirs publics et les laboratoires pharmaceutiques est que la grossesse commence à partir de la nidation (l’implantation de l’embryon dans l’utérus), alors que la vie commence quand l’ovule est fécondé par le spermatozoïde. Personne ne peut nier que c’est à ce moment là qu’une nouvelle entité commence à exister, que l’on considère que cette entité est une personne humaine, ou non. Choisir de dire que la grossesse commence à la nidation plutôt qu’à la fécondation est vraiment saugrenu.
Les femmes, les adolescentes en particulier, ne sont pas non plus informées des conséquences de la prise d’hormones sur leur santé.
Il est regrettable aussi que le ministère de la santé ne parle des méthodes de gestion naturelle de la fertilité (qu’ils appellent « contraception naturelle ») que pour dire qu’elles ne sont pas efficaces, alors que l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) affirme le contraire. On ne peut pas soupçonner l’OMS d’être partisane en faveur des méthodes naturelles, puisque cet organisme fait la promotion des méthodes de contraception partout dans le monde.
Pourtant, l’existence des méthodes naturelles de régulation des naissance est une si bonne nouvelle ! C’est pour cela que le Réseau Vie soutien l’association médicale Gabriel, qui promeut une gestion naturelle de la fertilité. Le Réseau Vie est prêt à soutenir d’autres projets qui iraient dans le sens de promouvoir et d’enseigner aux couples les méthodes naturelles de gestion de la fertilité. Si vous êtes porteur d’un tel projet, n’hésitez pas à nous en parler.