L’avortement, crime ou « droit fondamental » ? Un essai d’approche rationnelle
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Table des matières
I. Un changement de civilisation
II. Deux visions anthropologiques antagonistes
III. Mise en œuvre pratique de la deuxième vision
IV. La bonne nouvelle : « le roi est nu »
A. « L’univers, la vie, sont le fruit d’un simple hasard »
B. « Les atomes contiennent le principe organisateur de la matière »
C. « Pas de principe unique mais des entités invisibles »
D. « Un seul Dieu, mais lequel : les signes »
VII. Quelques rappels démographiques
« Les enjeux de l’avortement dépassent [le seul enfant] car en transformant le rapport de notre société à la vie humaine, cette pratique la désacralise et dénature la procréation. L’avortement ouvre la voie à la maîtrise de la vie humaine considérée comme un matériau ; [il] condamne la société au matérialisme, […] interdit l’expression de la souffrance des femmes [et] permet [en dissociant sexe et engendrement] la prise de contrôle de la procréation et la vie [fondement de toute civilisation] »1.
Introduction
La réponse à la question posée en titre est évidente pour les lecteurs de cette lettre. Ce n’est pas celle, tout aussi évidente, des militants de l’IPPF2. Le but de cet article est d’analyser le mode de pensée de nos adversaires, comme on examine une place forte pour en déterminer les faiblesses en vue de l’investir.
Pour filer la métaphore, si on voit des murailles et défenses d’apparence formidable, sa faiblesse majeure réside dans ses fondements : comme une « maison bâtie sur du sable ». Dès lors la solution saute aux yeux : créer les conditions favorables au déferlement d’un « torrent », tout en effectuant un patient travail de sape. Il est sans doute utile de nous inspirer des méthodes de nos amis de Life Site News et autres mouvements Outre Atlantique. Pour rendre aux intéressés le crédit qui leur est dû, nous conseillons vivement la lecture du lumineux travail de Grégor Puppinck, « Les droits de l’homme dénaturé ».
I. Un changement de civilisation
Plutôt que « société », comme dans le néologisme « sociétal », on parlera plus justement de « civilisation » : la civilisation chrétienne, lentement élaborée en deux millénaires, laborieusement, avec des fulgurances (en France : Clovis, Louis IX…) et de longues régressions (les ‘Vikings’, la guerre de cent ans…) est en voie de démantèlement. C’est en tout cas le but affiché par la coalition disparate de groupes aux objectifs souvent antagonistes : mouvements féministes, LGBT, ‘woke’, maçonnique…
Rappelons ce qui est spécifique à l’homme : il sait cultiver la terre ; il maîtrise le feu ; il perçoit la transcendance, notamment dans les sépultures (distinction entre restes d’hominidés anciens et singes). On peut ajouter qu’il sait prendre soin des autres espèces, alors qu’on n’a jamais vu un lion prendre soin d’une gazelle ni l’inverse.
Rappelons enfin l’essentiel du décalogue3 qui inspirait toutes les constitutions occidentales encore dans un passé récent. D’abord « Écoute ! » puis « le Seigneur est l’unique Seigneur » ; ensuite deux injonctions : celle du sabbat, devenu le dimanche, qui vise à se libérer une fois par semaine des préoccupations envahissantes pour se reconfigurer à sa dignité intrinsèque d’image de Dieu, et honore ton père et ta mère qui nous relie à notre histoire, aussi bancale soit-elle ; enfin les interdictions connues : homicide, adultère, vol, faux témoignage et jalousie ou envie.
En réponse nous observons la mise en œuvre des deux principes du positivisme qu’on peut synthétiser ainsi4 :
– l’humanité s’améliore systématiquement au cours du temps ;
– cette amélioration consiste en un athéisme croissant. On peut rajouter la foi un peu niaise en l’effet systématiquement bénéfique de tout évènement historique – GK Chesterton parle « d’esclavage de l’intelligence ».
Dans la pratique, l’expression dans l’espace public de la foi catholique – en principe garanti par la DUDH5 – est de plus en plus restreinte, y compris par les pressions, mercantiles ou autres, en faveur de la banalisation du dimanche et des fêtes religieuses. L’homme est réduit à sa fonction marchande et le responsable politique à celle de gestionnaire : voilà pour le principe initial et la première injonction. Le refus de l’Histoire et la Culture héritées, parallèlement au développement de l’élimination des ‘vieux’ sur des prétextes fallacieux, répond à la deuxième injonction.
Sur les interdictions, aucune précision n’est nécessaire : le lecteur en est quotidiennement témoin, en particulier en ce qui concerne le bébé dans le ventre de sa mère6. On peut simplement pointer quelques autres aspects : l’incitation à l’adultère, où la pornographie et ses dérivés jouent un rôle important ; l’impunité fréquente du vol, y compris avec violence, selon l’auteur de l’acte7 ; la parole publique discréditée à force de fausses promesses, contradictions, mensonges et parjures ; l’envie et la jalousie exacerbées par une publicité omniprésente, et tolérées dans leurs conséquences par une conception dévoyée de l’égalité8.
II. Deux visions anthropologiques antagonistes
– Toute politique suppose une idée de l’homme. (P.Valery)
– Deux amours ont bâti deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu et l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi. (Augustin d’Hyppone)
La clé qui éclaire la différence foncière entre les deux anthropologies est la place de la matière ; c’est ce que Grégor Puppinck met clairement en relief. La première est incarnée, sa concurrente est désincarnée.
Observons d’abord que si les premières « déclarations des droits de l’homme9 » mentionnent, même de manière oblique, une transcendance cette référence a été supprimée dans la DUDH de 1948 et le Statut Fondateur du Conseil de l’Europe de 1949. Si les plus récentes s’inspirent au départ davantage de principes issus de la loi naturelle, l’absence de référence extérieure à l’Homme conduit inéluctablement à un glissement d’interprétation au gré de ceux qui « interprètent » les lois.
On retrouve ici la différence entre morale (principes qui définissent le bien et le mal indépendamment de toute société) et éthique (comportements considérés comme acceptables par les individus d’une même société).
La morale s’inspire du droit naturel hérité du christianisme, sur le constat que le réel préexiste à tout observateur, dont la responsabilité est de le décrypter. L’éthique prend sa source dans le droit positif, héritier du nominalisme10, qui a donné naissance à l’idée de souveraineté absolue du prince11 et son développement en raison d’état mis en œuvre dans les totalitarismes du dernier siècle12. C’est la même opposition caractéristique entre Bien commun et intérêt général.
La rédaction de la DUDH et des déclarations similaires ultérieures13 a illustré de manière éclatante le conflit irréductible entre les deux anthropologies essentielles : schématiquement on retrouve sans surprise la vision chrétienne (au moins catholique) incarnée, et celle de l’adversaire, l’ange déchu, dont l’idéal est d’être désincarnée.
La description la plus fidèle de l’approche incarnée est sans doute celle de la théologie du corps, rédigée par le regretté pape Jean-Paul II. Dans les bases on retrouve naturellement que corps-âme-esprit sont uniques et liés – pas de réincarnation par exemple. La matière n’est pas mauvaise en soi et le corps est innocent des turpitudes induites par l’esprit.
La Création est blessée par le péché – clairement le refus de Dieu (Ge 3) – mais pas sans remède et l’Esprit Saint est le guide principal pour renouer une relation de confiance avec Dieu. Enfin la Création a été volontairement laissée incomplète afin de laisser à l’homme la possibilité d’y participer. Observons en particulier que Dieu a précisément confié à l’homme-et-la-femme la responsabilité de transmettre la vie qu’Il a créée.
Ainsi l’homme (homme et femme dans leur complémentarité) est défini comme « image de Dieu », initialement ou appelé par vocation « à Sa ressemblance ». De ce fait la dignité de l’homme lui est intrinsèque et ne dépend pas de sa condition (maître, esclave, pauvre, riche, grec, romain, homme, femme…) ni de son état de conscience (adulte pleinement autonome, ovule tout juste fécondé ou vieillard grabataire).
A l’appui de cette égale dignité on peut citer la scène de la Visitation, où l’enfant porté par Marie n’a vraisemblablement pas plus de deux semaines d’existence depuis l’Annonciation, ou l’expérience intime de toute femme enceinte ; mais encore la fragilité des définitions médicales, en particulier de l’OMS14, pour la « fin de vie »15.
La vision désincarnée inspirée par l’ange déchu ne se présente naturellement pas à visage découvert et se décline en diverses tendances, dans lesquelles on retrouve des traits des gnoses analysées par St Irénée16 au second siècle. L’idée implicite se rapproche en général de la thèse de Nietzsche : un pouvoir quasi illimité de l’esprit, entravé par la matière (et la morale chrétienne) et que la connaissance ou la volonté permettrait de retrouver. Le matérialisme y joue un rôle moteur même s’il ne sait plus d’où il vient17 : les pays communistes ont eu une influence majeure dans le refus de toute référence à une transcendance dans la DUDH.
L’esprit, source ultime de toute dignité, est opposé à un corps méprisable18, accusé de toutes les turpitudes éventuelles de la chair dont l’esprit serait une victime innocente19. La dignité humaine est attachée à l’esprit, en particulier dans sa volonté de domination sur le réel20. L’individu, reconnu dans l’expression de sa volonté, devient l’unique référence de sa vérité contre toute norme collective21 rebaptisée stéréotype.
Cette subjectivisation22 étend considérablement le champ d’application de la sphère privée selon le droit tel qu’il est conçu par les instances internationales. On est en droit de voir ce nouveau principe comme le dogme principal d’une sorte de nouvelle doctrine juridique.
Nous trouvons ici un point-clef de compréhension : G. Puppinck analyse le comportement de la CEDH23 et autres instances similaires comme une volonté messianique. Il s’agit d’améliorer l’humanité au sens de Nietzsche, de lui faire franchir une étape dans l’évolution24. L’éthique, inconnaissable et évolutive selon les interprétations successives, parfois contradictoires, des « sages » désignés25, remplace la morale claire et intemporelle connue de tout homme26.
Se dessine ainsi une sorte de religion dont les « dieux » sont des personnages aux fortunes démesurées, qui choisissent leurs « prophètes27 » pour guider l’humanité – essentiellement occidentale et chrétienne – vers l’avenir « radieux » qu’ils se chargent de faire advenir28.
Cette religion n’accepte naturellement pas de concurrence : on a ainsi vu l’Église Catholique invitée à « reconsidérer » sa position sur la sexualité, l’avortement, etc29. Notons que cette représentation de l’homme entraîne un flou croissant avec le reste de la création, y compris les objets30, et que le malthusianisme31 en est une expression.
Les États sont réduits au rôle d’exécutants par le biais de traités signés et « réinterprétés » dans un sens imprévu sinon opposé à l’intention initiale. On observe un renversement complet : si les « droits de l’homme » de la DUDH se conformaient à l’humain et ses aspirations à la liberté, c’est désormais l’homme qui est sommé de se conformer à sa nouvelle représentation juridique en cours d’élaboration32.
Rappelons une définition actualisée d’un système totalitaire : « impose une morale dont il définit lui-même le contenu33 ». Ce n’est pas un hasard si on retrouve dans cette lecture les bases de l’eugénisme, qu’il soit nazi, soviétique ou maoïste, ou même proche de ces mêmes riches « philanthropes » à l’origine de la ‘pilule’34 dont les diverses ONG et « fondations » financées par des personnalités aux fortunes démesurées sont les visages actuels. La fréquence d’apparition du discutable « point Godwin » vient ici logiquement de la similarité des fondements de ces systèmes de pensée, même s’il y a changement d’échelle.
III. Mise en œuvre pratique de la deuxième vision
Les promoteurs de cette « évolution », se posant en héritiers des « lumières35 », agissent donc avec l’humanité comme un éleveur avec son cheptel ou un horticulteur avec la création de nouvelles variétés36 : c’est la définition non-dite du « transhumanisme ». Cela conduit logiquement à la répression de ceux qui ne se conforment pas à l’expression de cette volonté37 : d’où la restriction de l’objection de conscience, que ce soit pour l’avortement, une chirurgie destructrice ou la participation contrainte à une euthanasie.
La limitation de la liberté d’expression (le « délit d’entrave » et autres « luttes contre la discrimination »…) est un autre effet, renforcé par la restriction de la liberté de penser : le nouveau vocabulaire imposé38 contraint tout sujet qui l’utilise à un écartèlement entre raison et comportement, entre conscience et parole autorisée, et le rend ainsi perméable à une idéologie qui lui est étrangère.
Dans les faits, la supériorité donnée au pouvoir de l’individu sur toute forme d’équité collective conduit à favoriser l’expression des passions dont les limites sont sans cesse repoussées. La femme est encouragée à supprimer l’enfant qui la dérange, ce qui la livre aussi au chantage masculin, l’homme étant dépouillé de sa propre responsabilité.
Les parents se voient retirer leur responsabilité éducative sur les sujets primordiaux39 : l’intrusion encouragée d’associations LGBT dans les écoles40, devant des enfants et adolescents influençables, n’est pas un hasard. C’est bien la base de la civilisation, la famille et ses relations d’affection aussi imparfaites soient-elles, notamment la complémentarité homme-femme et leur amour unique en don mutuel total et définitif41, qui est directement visée. La dignité d’un être humain n’est plus absolue mais relative – et susceptible d’évoluer selon sa conformité à un modèle juridique mouvant.
Le problème soulevé par Jérôme Lejeune42 est ainsi esquivé : pour justifier l’élimination d’un être humain qui entrave l’expression de la volonté d’un autre, il suffit de dépouiller le premier de sa dignité humaine. C’est bien la raison invoquée par les promoteurs de l’avortement : l’embryon, le fœtus, ne sont que des infra-humains43, nécessairement désignés par des dénominations dégradantes car – censés – dénués de conscience.
La même raison valide toutes les formes d’euthanasie et de manipulations génétiques contenues dans la loi – mal nommée – « bioéthique » votée en force le 9 juin 202144. On comprend ainsi le combat acharné contre toute définition claire de la conscience45, du début de la vie, que ce soit les battements du cœur ou la perception mesurable de la souffrance, comme de sa fin : « digne(?) d’être vécue ». L’une des conséquences, et ce n’est pas la moindre, est de rendre caduc le principe d’indisponibilité de l’être humain46 : d’abord « aide au suicide », on l’a vu rapidement dériver pour s’affranchir du consentement du « bénéficiaire »47 .
IV. La bonne nouvelle : « le roi est nu »
Les apparences semblent porter à la désespérance. L’extrême minorité qui porte cette vision déraisonnable de l’homme possède tous les pouvoirs : la richesse, l’influence, la capacité d’écraser ses adversaires voire simplement de les ignorer et exclure de l’espace public. Elle dispose de l’appui de minorités violentes (antifas, wokes…) dont le fonctionnement et l’impunité au moins apparente rappellent immanquablement les Sturmabteilung48. La corruption ouverte des instances internationales, qui rivalisent d’imagination pour imposer l’inverse de leur mission originelle, porte au pessimisme.
Plus déprimant encore, le processus électoral lui-même est biaisé : seuls les candidats approuvés par les promoteurs de ce changement anthropologique disposent d’une tribune médiatique49. Et leur sincérité en campagne électorale inspire souvent l’incrédulité : les annonces de réformes montrent qu’ils sont parfaitement conscients des aspirations des peuples, mais qu’ils les ont soigneusement « oubliées » au cours de leur mandat.
Les moyens utilisés pour écarter ceux qui passent le filtre relèvent du pur arbitraire : on a ainsi vu le président en exercice régulièrement élu d’un grand État se faire censurer par le propriétaire d’un réseau social ; qu’on soit soutien ou opposant, le principe même est indéfendable. Plus grave encore, l’enquête transparente et impartiale menée par le gouverneur de l’un des états américains a démontré une fraude massive50 de la dernière élection fédérale, au moins dans cet état, au profit du candidat soutenu par ces richissimes « philanthropes ». En même temps il n’est pas raisonnable de tout miser sur un représentant élu dont le pouvoir réel est en général très limité : l’absentéisme inédit des députés français tend à montrer qu’en dehors d’une poignée de dirigeants, ils se sentent au mieux ‘décoratifs’.
Pourtant la faiblesse fondamentale de cette anthropologie lui a d’emblée assuré la défaite malgré la puissance déployée : elle repose sur la négation du réel (puisqu’elle est précisément désincarnée !). Cette réalité a la fâcheuse habitude de se manifester constamment : les contradictions se présentent en rang serrés, il suffit de les pointer sans relâche.
De plus l’humanité a beau ne pas correspondre aux standards intellectuels attendus par cette « élite » et se laisser trop facilement influencer, elle possède néanmoins un bon-sens atavique : le refus systématique de toute idée de referendum montre en creux l’opposition massive des populations à ces « ingénieries sociales ». Par exemple l’affirmation, concernant les enfants achetés, que devant les sentiments la chair est insignifiante, est depuis longtemps contredite par le jugement de Salomon.
Le modèle du « transhumanisme » est obsolète dès sa conception : il repose sur une représentation de l’humain, du cerveau en particulier, elle-même enfermée dans les paradigmes actuels51. Le XVIIIème siècle voyait l’homme comme un animal évolué ; le XIXème comme une mécanique aux rouages sophistiqués ; la fascination du XXème pour les prolongements de la machine de Türing ont imposé un autre modèle inconscient, celui du neurone en 0/1.
Les théoriciens de l’IA et autres ‘avancées définitives’ n’ont simplement pas pris en compte les cellules gliales (la ‘matière blanche’) dont le rôle est essentiel par le ralentissement encore inexploré de l’influx nerveux. Les nouveaux ‘docteurs Frankenstein’ ont voulu créer un humain sans même savoir comment fonctionne la pensée ni d’où elle vient ; ils veulent trafiquer la vie alors qu’ils sont incapables de créer ne serait-ce qu’une cellule vivante : la seule certitude est celle de leur ignorance vertigineuse.
V. Que peut-on faire ?
Nous avons tenté de rassembler ici une synthèse que nous espérons à peu près complète. Les lecteurs n’ont en général pas attendu cet exposé pour résister ; ils pourront peut-être glaner ça ou là telle idée qui leur semble intéressante.
Rien qui ne soit à notre portée. Tout d’abord, comprendre que le combat ne se déroule pas sur le plan humain mais spirituel. C’est tout l’objet du célèbre Discours de Harvard52 d’A. Soljenitsyne ; c’est aussi la définition de toute « révolution » : haine de tout ordre que l’homme n’a pas établi et dans lequel il n’est pas roi et dieu tout ensemble53.
Si l’avortement représente la pointe du combat, ce serait un mauvais calcul de se désintéresser des autres champs de bataille : la complaisance envers les trafics humains, les trop visibles dessous sordides au prétexte d’humanisme, de santé ou de climat54…
En comportement de base, on peut adopter le principe : que le mensonge ne passe pas par moi55. D’abord de façon passive : ne pas diffuser de ‘vérités’ déformées ou partielles, ni prolonger l’écoute d’un orateur (journaliste ou autre) qui profère des inepties ou informations que l’on sait partielles et partiales. Et de manière plus active, en recherchant les informations ailleurs que dans les canaux officiels : une unanimité imposée doit automatiquement éveiller les soupçons.
On peut être entraîné de bonne foi dans une voie violemment contraire à sa propre conscience par des informations partiales ou biaisées ; un bon réflexe est de rejeter comme mensongère toute argumentation basée sur l’émotion – la peur, l’indignation… – même si elle produit des chiffres qui doivent alors être considérés comme insincères. Et se méfier de ses propres émotions : l’adversaire combattu peut énoncer parfois des vérités, et l’allié reconnu, des énormités. Ce qui n’interdit pas une étude ultérieure plus exhaustive, rationnelle et dépassionnée.
Refuser activement le vocabulaire officiel : tout néologisme doit être au moins évité sinon rectifié ; l’utilisation d’un vocabulaire aussi flou qu’imposé émousse l’esprit critique et provoque l’asservissement de la pensée. Une femme enceinte ne porte pas un « amas de cellules » mais un bébé. . Il n’existe pas de « gender » ni de « genre » (autre que grammatical) mais un sexe ; un mâle a le droit de se vouloir ‘trans’ (c’est sa sphère privée) mais pas celui de nous imposer sa lubie (dans notre sphère privée) et s’il refuse qu’on l’appelle ‘homme’, on utilise le mot ‘mâle’.
Si l’on nous traite de ***-phobe (ce suffixe se décline en nombreuses variantes) on peut répondre qu’on ne connaît pas ce mot mais qu’on perçoit une intention insultante et exige des excuses. L’utilisation devant nous du mot « racialiste » doit être suivi du rectificatif raciste puisque basé sur la différence des races. La liste est longue et il est bon de faire preuve d’inventivité : toujours rester fermement ancré dans le réel.
Refuser de se laisser impressionner par ‘les minorités opprimées’, « martyrs jamais martyrisés » qui « défient des tyrans disparus depuis des siècles ». Si à une autre époque et en d’autres lieux, des gens qu’on ne connaît pas en ont opprimé d’autres dont on n’a pas davantage connaissance, aucune des parties n’est aujourd’hui concernée et pour ce qu’on en sait, nos accusateurs peuvent aussi bien être descendants des oppresseurs (ce qui est souvent le cas si on considère l’histoire de l’esclavage56).
Prendre l’habitude de décoder les mécanismes de manipulation. Celui qui parle de « reformulation » s’apprête à changer radicalement une définition par le biais de mots ambigus57, c’est tout le sens du travail sur le langage des Derrida, Deleuze, Foucault… La recrudescence du phénomène sectaire des années 70-80 leur doit beaucoup : l’introduction d’un néologisme – naturellement non défini – ou mot ancien à la place d’un autre satisfaisant, vient en opposition de ce dernier qu’on vise à écarter.
Un exemple est l’introduction relativement récente de « éthique » (à vocation relative sans le dire) en remplacement du mot « morale », basé sur ce qu’on appelle la loi naturelle qu’on veut rejeter. Une autre technique classique est, pour une autorité quelconque, de s’emparer d’un ‘ennemi’ aussi microscopique qu’inepte pour le désigner à la vindicte : le but est de justifier une mesure impopulaire qui nous vise, nous, son opposant, par assimilation aussi improbable soit-elle ; l’appel aux émotions dispense de justification et neutralise toute objection rationnelle58. Une variante est de prétendre lutter contre un ennemi réellement dangereux mais prendre des mesures qui ne visent que l’opposant dont le tort est d’avoir raison ou de désirer préserver une liberté59 et exige des preuves.
Soutenir ceux qui agissent, au minimum financièrement60 sinon en relayant les informations qu’ils diffusent et en participant61. Par exemple l’ECLJ62 a dévoilé, par une enquête rigoureuse, la corruption systémique d’organismes d’autorité suprême au plan mondial. De l’autre côté de l’Atlantique, un enquêteur audacieux a dévoilé le commerce des restes des fœtus avortés au mépris de la législation63 et affronte la puissance des grands groupes.
D’autres actions plus modestes existent, par exemple en septembre dernier pour le salon de la GPA, ou les marches pour la vie. Toute action est une victoire : par exemple un jugement positif porte des conséquences pratiques ; mais un échec judiciaire a des conséquences morales tout aussi précieuses car il démasque les véritables traits de l’adversaire sous les ‘bons sentiments’ affichés. Et peut-être le plus important : tout soutien est l’occasion de multiplier les contacts avec des personnes de confiance, avec qui parler et se comporter normalement, ce qui est la base d’une résistance64.
On peut également suivre la recommandation de L. Tolstoï. Ses propos visaient le régime tsariste et ses abus manifestes mais s’appliquent à la perfection à notre époque. D’abord le constat qu’il est illusoire d’imaginer accéder au pouvoir légalement : ceux qui le détiennent ne nous laisseront jamais accéder en position de réelle autorité65.
Il serait nuisible de prétendre s’emparer du pouvoir par la force : le déferlement de violence consécutif serait pire que la situation qu’on prétend résoudre66. Alors, pas de solution ? Si : « Accomplir justement, tranquillement, sincèrement, ce que l’on considère comme son juste devoir, cela de manière tout à fait indépendante du gouvernement. »
Pour les croyants, la prière est la voie royale. L’Apocalypse nous montre une disproportion radicale entre moyens et effets : l’adversaire déploie des moyens gigantesques, étend son emprise dans tous les domaines, pourtant sa puissance est uniquement de séduction et d’intimidation, de tromperie, dans le pire des cas de souffrance mais sans aucun pouvoir sur la Vie ; en regard il suffit de la prière des saints, de la louange et du sang des martyrs pour ébranler tout le royaume des anges déchus.
Abby Johnson (film Unplanned) nous informe par exemple que le nombre d’avortements diminue drastiquement lorsque des fidèles prient à proximité des avortoirs. A notre portée se trouve aussi l’inusable chapelet que la bienheureuse Marie a souvent recommandé : on peut le voir comme l’effacement de l’orgueil de prières savantes au profit de la répétition humble de paroles reçues. Et chaque jour, demander la grâce du discernement et de l’action bonne, conforme à ce qu’attend de nous notre Créateur.
VI. Un peu d’apologétique
« Non, vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »67
Pour un catholique, être un dieu représente une considérable déchéance au regard de la condition de Fils de Dieu. La confusion induite est celle entre connaître (le bien et le mal) et définir. Rejeter Dieu, nier son existence, est bien la tentation exacerbée de notre époque et nous, chrétiens, avons la responsabilité de la combattre.
Rappelons en préliminaire une affirmation sur laquelle toutes les philosophies sont d’accord : « rien ne peut sortir du néant absolu ». Une logique très élémentaire suffit : s’il survient quelque chose c’est qu’il existait au moins en germe : ce n’était pas un néant absolu. La conséquence immédiate est que quelque chose, ou quelqu’un, a toujours existé.
A. « L’univers, la vie, sont le fruit d’un simple hasard »
Cette affirmation jalonne de loin en loin les millénaires mais s’est développée en Occident à partir de la renaissance et davantage avec les « lumières ». Le succès de certains auteurs tient parfois davantage à leur apport à la propagande positiviste qu’à une réelle avancée scientifique68.
Cette théorie s’inscrit dans la ligne de Parménide69 : la matière est éternelle, ce que nous savons erroné mais que Marx, Freud et Nietzsche – les trois maîtres du soupçon – ne pouvaient pas savoir. Pour contourner cette difficulté certains matérialistes modernes ont (ré-)utilisé l’explication du « hasard » : à la lumière des connaissances acquises nous pouvons analyser la crédibilité de cette hypothèse.
Sur l’existence de l’univers tel qu’on le connaît on peut observer quelques faits concernant l’étonnant ‘calage’ des grandes constantes physiques. Tout d’abord le nombre de dimensions physiques : il est aisé de comprendre l’impossibilité d’univers de dimensions 1 ou 2, mais pourquoi pas 4 ou davantage ?
La mécanique répond à cette question : la trajectoire d’un corps soumis à une accélération centrale (une planète tournant autour d’une étoile) est stable en dimension 3 (en général elliptique) mais instable pour les dimensions supérieures. Ensuite la valeur de la constante gravitationnelle est étrangement miraculeuse : un peu plus élevée et toute la matière se condense en un ou quelques blocs monstrueux ; un peu moins et elle se disperse en poussières ou cailloux de taille variable mais limitée.
On peut encore évoquer la vitesse de la lumière : le célèbre « E = m.c² » nous apprend qu’une faible variation rend, dans un sens, impossible l’apparition d’atomes autres que les plus légers, et dans l’autre entraîne la disparition de ceux-ci ; les deux situations rendent impossible la constitution de la molécule d’eau et des matières organiques ; on peut aussi relever que le « carré » (de c) rend extrêmement sensible l’effet d’une variation. On peut poursuivre l’exploration des diverses constantes70, leurs effets et leurs interactions.
Sur l’apparition de la vie, ces constantes ont également leur importance mais ne suffisent pas. Un principe prend ici une importance caractéristique : l’entropie, ou « second principe de la thermodynamique ». Énoncé pour la première fois par le physicien Nicolas Sadi Carnot71, ce principe n’a rien de particulièrement remarquable : pour faire court, tout se dégrade avec le temps.
En appliquant ce phénomène à l’apparition de la vie on obtient plusieurs résultats étranges. D’abord la constitution de molécules organiques, déjà difficile en soi – la synthèse d’une simple protéine nécessite une succession d’opérations très complexes, dans un ordre très particulier, requérant chacune des conditions très précises – devient un évènement quasi impossible lorsqu’on tient compte de l’entropie : chaque produit obtenu lors d’une étape intermédiaire tend à se dégrader et devenir inutilisable pour les étapes suivantes, sans parler de la combinaison avec d’autres produits devant être élaborés en parallèle.
Si par un « hasard » inexplicable un groupe de telles grosses molécules parvient à l’existence, l’entropie provoque leur dégradation progressive et leur disparition à terme72. Dans ces conditions aujourd’hui nul n’est en mesure d’expliquer l’apparition par le « hasard » des premières cellules vivantes et leur pérennisation. Si on prend en compte l’ADN il faut en sus postuler la création simultanée d’un « traducteur » qui permet aux brins de synthétiser les quatre composants de base (A,C, T, G) à partir de protéines variées.
Le même principe de dégradation s’oppose à la théorie des « erreurs de copie miraculeuses » : la sophistication croissante de la vie ne peut s’expliquer que par l’existence d’une sorte de principe organisationnel73. C’est ce même principe organisationnel qui préserve notre intégrité individuelle tout au long de notre vie. Les cellules qui nous composent ont une durée de vie limitée : grossièrement aucune de celles qui nous composaient il y a quelques années ne subsiste ; pourtant nous sommes toujours la même personne – et l’ADN y joue un rôle mais n’explique pas la pensée, la mémoire.
On peut certainement admirer la foi des tenants du « hasard » et leur justification par une hypothétique découverte ultérieure sans cesse repoussée ; on peut aussi trouver qu’elle possède toutes les caractéristiques d’une superstition74, y compris dans sa dimension quasi religieuse et dogmatique.
Si l’univers existait de toute éternité l’hypothèse du hasard conserverait une part de vraisemblance mais depuis les observations de Georges Lemaître et la confirmation de la trace du ‘big bang’ originel75 il n’est plus possible de la retenir. Pour compenser ses faiblesses patentes, des chercheurs parfois réputés ont élaboré des théories sophistiquées. Pour autant les théories des « multivers » ou autres « cordes » qui préservent l’apparence de la science possèdent une valeur de vérité démocratiquement égale à celle du père Noël : le mur de Planck interdit tout regard sur l’avant le big bang. La fraude vient de l’intrusion de scientifiques dans un domaine qui n’est pas le leur, celui de la métaphysique.
En définitive il est impossible d’expliquer l’homme comme un simple primate chanceux.
B. « Les atomes contiennent le principe organisateur de la matière »
Si le matérialisme moderne refuse l’idée d’une âme et de toute transcendance, et que le chaos est impuissant à expliquer l’univers, il faut expliquer par la matière le principe organisateur. On retrouve ici l’idée des stoïciens76 : le monde est composé de deux principes : un principe passif, la matière, et un principe actif, la raison (ou logos77) agissant dans l’univers. Puisque seule la matière doit être retenue, ce principe organisateur est contenu dans les atomes de Démocrite.
Sauf que… Sauf que selon nos connaissances actuelles, dans les premiers temps de l’univers il n’existait aucune matière ; juste de la lumière. Les premières particules ne sont apparues qu’après « refroidissement », formant alors ce qu’on appelle un plasma comme au cœur des étoiles. Par ailleurs les premières particules étaient les électrons et protons (et neutrons, à durée de vie courte sauf à se combiner avec des protons) ; le proton est le noyau de l’hydrogène, atome le plus abondant dans l’univers, puis il a fallu combinaison des noyaux au cœur d’étoiles massives et dispersion des produits par explosion (super novæ). De sorte que le « tableau périodique » de Mendeleïev donne également la chronologie d’apparition des atomes : le premier est celui de l’hydrogène, puis l’hélium, ensuite le lithium, etc.
Exit donc les atomes comme candidats au principe organisateur. Mais peut-être la lumière, avec ses photons… ? Las ! La vie se développe également dans le noir absolu de grottes humides dans les profondeurs du sol, les spéléologues peuvent l’attester.
Quelles sont alors les ressources des matérialistes – communistes, libertaires ou autres – s’ils veulent continuer à nier l’existence de l’âme ? Tout simplement celles qu’on observe : faire les sourds, poursuivre comme s’il n’y avait pas de problème, faire taire les voix dissidentes, de plus en plus férocement à mesure que l’évidence se fait jour.
C. « Pas de principe unique mais des entités invisibles »
Nous avons observé, souvent avec une certaine perplexité, la réapparition de croyances qu’on imaginait disparues. Il est en effet particulièrement paradoxal pour un matérialiste athée militant de refuser toute idée d’une divinité et d’en accepter sans sourciller une armée. Mais il est apparemment peu dérangeant de s’incliner devant une « terre-mère » ou des mânes tutélaires ou « esprits » divers qui réclament adoration et soumission en échange de leurs « services ». Une variante à la mode est la manipulation d’une « énergie » aux effets séduisants.
Prenons le temps d’une précision : il existe des phénomènes inexpliqués par la science, dont l’origine est attribuée au « surnaturel » par des témoins. Cela peut venir d’une incomplétude de la science (ex : phénomènes électriques ou magnétiques avant leur explication ; l’énergie semble relever de cette catégorie) ou d’autres entités qui ne relèvent effectivement pas du naturel (ex : à peu près chaque diocèse catholique a au moins un prêtre exorciste) – nous laissons de côté les confusions éventuelles induites par des observations partielles et conclusions hâtives. La question qui nous intéresse est : s’agit-il de divinités ou de créatures, et leurs manifestations ?
Pour répondre à cette question nous retournerons en arrière de 18 siècles : St Irénée 78 a répondu avec clarté, par la simple logique, à l’impossibilité de divinités multiples. C’était en réponse aux gnoses et hérésies qui sévissaient à son époque ; Thomas d’Aquin en a rajouté une couche au XIIIème, en annexe d’autres études plus vastes.
L’Église a également combattu au long des conciles les vagues déismes mensongers qui ne survivent que par le manque de culture et l’ignorance de nos contemporains ; l’un des points essentiels est qu’il ne faut pas confondre des créatures avec Le Créateur. Rappelons que le premier chapitre de la genèse, calqué sur le ‘récit de la création’ babylonien, s’emploie justement à dé-diviniser l’eau, les montagnes, la terre, la lune…
Même une « nature » facilement divinisée par une partie des « antispécistes » ne répond pas aux critères : son âge très limité la définit comme créature ; l’homme ne peut en aucun cas s’y soumettre, et encore moins disparaître à son hypothétique profit, puisqu’il a précisément reçu la charge d’en prendre soin. Que ses « soins » soient souvent malavisés ou guidés par la cupidité est une observation recevable mais qui ne justifie pas qu’on jette le bébé avec l’eau du bain.
Donc pas de divinités multiples car contraires à la raison : c’est un motif suffisant puisque la raison fait partie de la création. Restent ces phénomènes inexpliqués, parfois impressionnants. L’Église admet le surnaturel et l’enseigne même79 ; des témoignages80 existent et concordent sur un point : les « esprits » et autres pseudo-divinités qu’on peut croiser lors d’expériences douteuses ont pour unique objectif de nuire à l’homme.
Ce dernier est toujours le perdant d’un marché insincère qui lui dérobe un bien précieux dont il découvre trop tard l’immense valeur en même temps que la perte. La seule recommandation acceptable est de rester éloigné du « vaudou », « spiritisme81 » et autre expérience plus ou moins exotique, ainsi que de toute « société secrète » (maçons…) : tout cela est beaucoup plus dangereux qu’on ne l’imagine. Un principe simple : l’adversaire existe, il est une créature, et il n’aime pas la lumière.
D. « Un seul Dieu, mais lequel : les signes »
Toutes les théories précédentes apparaissent désormais pour ce qu’elles sont : des tentatives désespérées de nier la seule explication qui a traversé les siècles sans être mise en défaut. Juifs et chrétiens ont indéniablement pour référence le même Dieu. Les problèmes ne sont pas résolus pour autant : les hérésies qui traversent l’histoire de l’Église l’attestent ; l’attente prolongée du messie pour les juifs également.
Les différents schismes chrétiens n’ont certainement pas simplifié la donne. Un esprit honnête peut cependant reconnaître l’action de l’Esprit Saint dans bien des courants : par exemple la puissance presque déchaînée agissant dans bien des églises évangéliques fait pâlir d’envie une Église catholique qui apparaît souvent frileuse et empêtrée dans ses contradictions ; si des erreurs de doctrine subsistent, l’Esprit Saint semble estimer qu’elles ne sont pas rédhibitoires.
S’ils doivent être pris avec prudence82, ces signes n’en sont pas moins importants, justement parce que l’homme n’est pas un pur esprit mais une créature incarnée. Pour les catholiques la plupart des signes, quasi quotidiens, sont si discrets et d’apparence anodine qu’ils ne sont connus que des intéressés et leur entourage proche.
Restent cependant des manifestations claires et publiques, que ce soit des guérisons (Lourdes et ailleurs), signes inexplicables (miracles eucharistiques ou « images » sur les pupilles de Notre Dame de Guadalupe) ou « coïncidences troublantes et répétées » (la conformité des reliques de la passion jusqu’au groupe sanguin rarissime). Mais l’Église les accompagne toujours d’un discernement basé sur la raison : foi et raison ne peuvent pas être contradictoires, même si la prudence dans ce domaine peut sembler parfois excessive ou mal orientée.
Et l’islam ? La question reste ouverte : un nombre croissant de théologiens estime « qu’il ne s’agit pas du même Dieu », ou dit en d’autres termes, que le visage de Dieu leur est parvenu déformé83. Ce qui est incompatible avec ce qu’on connaît du Dieu unique, capable de se laisser crucifier par amour pour les hommes, est précisément la relation d’une toute autre nature décrite dans le coran, ou on lit l’exigence d’une soumission inconditionnelle, la volonté de domination des adeptes – très sensible avec l’apparition dès le VIIème siècle d’une hiérarchie entre « musulmans arabes » et « les autres » y compris berbères84 – la confusion des pouvoirs spirituel et temporel85, la violence institutionnelle…
Et l’absence de toute idée de péché, donc de miséricorde et de rédemption. Et si la Bible et en particulier le Nouveau Testament témoignent de nombreux signes de toute nature à l’appui des enseignements du Christ ou des apôtres, le coran en est totalement dénué. Pourtant bien des musulmans refusent la violence aveugle86 et aspirent secrètement à autre chose : les catholiques de France ont une position privilégiée pour l’évangélisation, assumeront-ils leur responsabilité ?
VII. Quelques rappels démographiques
La grande peur de la « surpopulation » mondiale remonte à l’antiquité au moins ; cette tentation semble répandue et il nous semble utile fournir quelques éléments factuels accompagnés de calculs du niveau de l’école primaire.
Rappelons qu’en matière de démographie l’inertie est très importante. L’augmentation globale d’une population résulte du solde – en principe positif – entre le nombre des naissances et celui des décès. Dès le début de la ‘démographie’ en tant que science s’est imposée une évidence : les courbes des taux de natalité et mortalité sont fortement parallèles mais avec un retard de la première sur la seconde.
Par exemple les augmentations de population récentes proviennent essentiellement de l’accès aux soins et l’augmentation de l’Espérance de Vie dans certaines régions, et fort peu de la fécondité. Notons également que le taux d’enfants par femme aux États Unis est passé de 7 en 1800 à 2,2 en 1930 – très longtemps avant la ‘pilule’, donc.
À la lecture des courbes, cela fait plusieurs décennies que les démographes estiment avec constance que la population mondiale devrait se stabiliser autour de 10 Mds habitants.
Que représente cette masse, c’est la question intéressante. Pour y répondre on doit se remettre en tête un comportement du calcul d’aire : si longueur et largeur sont multipliées d’un facteur donné, l’aire évolue selon son carré ; par exemple 1 km fait 1.000 m, mais 1 km² contient 1.000.000 m² ; par suite 1000 km² font bien 1 Md m². Prenez les 10 Mds hab et placez-les tous sur le sol français – à peine plus qu’un confetti sur une mappemonde – chaque habitant dispose de 50 m². Selon le standard usuel, cela représente une densité de 20.000, un peu moins que la ville de Paris ou la plupart des grosses agglomérations. Et le reste de la planète est entièrement vide d’habitants.
D’autres répartitions sont connues : réunie sur le territoire US, la population se répartit comme dans la région Île de France avec ses zones vertes, ses petites maisons isolées… Bien sûr on connaît les ‘incivilités’ de certains départements mais cela ne tient pas à la densité, identique voire supérieure dans d’autres localisations réputées tranquilles. Et là encore les amateurs d’isolement disposent de tout le reste de la planète pour s’installer. Oui mais les ressources, l’eau, la nourriture, l’énergie… le réchauffement ?
Sur l’eau, le problème est uniquement de gestion et de conflits dans les zones arides. Rappelons que la consommation ménagère représente en gros 10 % de la consommation totale sous nos latitudes – dont 1 ou 2 % pour l’eau de boisson – l’industrie en utilise beaucoup plus mais se trouve dépassée par l’agriculture, selon des schémas dont la logique est parfois problématique. On se souvient du problème de la mer d’Aral ou du lac Tchad asséchés par une culture vorace et inadaptée ; que dire des très gourmands champs de maïs – pour bétail – dans des zones à tendance aride ?
Pourtant l’eau est par nature un matériau totalement recyclable et il apparaît d’une stupidité sans bornes d’affoler les populations de pays qui, pour 700 mm d’eau annuels, sont parmi les mieux arrosés avec 700.000 m³ annuels au km² – je laisse le lecteur achever le calcul pour 550.000 km².
La nourriture ? Comment le dire sans être désobligeant… La production actuelle dépasse de moitié les besoins selon ce qui apparaît régulièrement. Au point de submerger certains pays sous les surplus et détruire des petits secteurs de leur économie qu’ils ont laborieusement redressés. A qui la faute ? Aux consommateurs accusés de tous les maux ? Ils portent certainement une part de responsabilité dans nos désordres mais pas celle-la : quel pouvoir de décision possèdent-ils sur les orientations de production prises par les États et les grands groupes ? L’énergie ? On peut certainement devenir plus frugal sans être ascète. Mais les solutions imposées actuellement sont contraires à la raison la plus rudimentaire et favorisent curieusement des intérêts privés étrangers, parfois qualifiés officiellement de ‘mafieux’87.
Le Réchauffement, le CO2 au moins… non ?
Le plus frappant dans ce domaine est la réaction de vos interlocuteurs si vous tentez une approche rationnelle : on frise l’excommunication simplement en posant certaines questions. Rappelons juste que sans le CO2 la surface de la Terre serait congelée en permanence et nous ne serions pas là pour en parler. Les curieux observeront que la température du Poitou était tropicale il y a quelques millions d’années, ce qui ne semblait pas perturber outre mesure les éventuels dinosaures qui auraient pu y batifoler. Les ouvrages rationnels ne manquent pas, y compris d’ex-experts du contestable Giec, interloqués de se voir refuser une publication qui « ne correspond pas à [sa] ligne éditoriale ».
En définitive, non il n’y a pas « trop » d’être humains sur terre et les enfants sont la seule véritable richesse d’un pays. Les ressources sont mal utilisées, c’est parfaitement exact mais la cause première est la cupidité. Il est d’ailleurs intéressant de relever qu’I. Asimov, dans son cycle des Robots, a fini par privilégier le monde humain grouillant et vivant au monde eugéniste désert et mort.
Conclusion
Ceux qui s’enferment dans le refus du réel méritent la compassion triste des croyants. Nous avons toujours la possibilité d’appeler sur eux la « vengeance de Dieu », celle décrite par Osée : « Je la mènerai au désert ; là je parlerai à son cœur. » N’imaginons pas rétablir l’ordre d’un seul coup, par la force : « La contre-révolution ne sera pas une révolution contraire mais le contraire de la révolution88 » ; contrairement aux prophètes du communisme, libéralisme ou autre écologie, nous savons qu’il n’est pas possible de construire un « paradis sur terre » qui se révèle systématiquement un enfer : « Si tu te prosternes devant moi… » Laissons le mot de la fin à Tocqueville :
« Je89 veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs. […] Chacun d’eux est comme étranger à la destinée de tous les autres […] ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et s’il lui reste une famille on peut dire qu’il n’a pas de patrie. Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort.
Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. […] Il ne cherche qu’à fixer [les hommes] irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre. […] Que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? Tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre ; […] il ne brise pas les volontés mais les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il éteint. »
Notes
1 Grégor Puppinck, Les droits de l’homme dénaturé
2 International Planned Parenthood Federation, ou fédération internationale du planning familial
3 Dt 5 et Ex 20 ; le lecteur enrichira aisément cette analyse nécessairement limitée
4 GK Chesterton dans Pourquoi je suis catholique, Via Romana, n°15
5 Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948)
6 On peut aussi citer les ennuis de ceux qui prétendent défendre le faible : si l’histoire d’Abby Johnson (film Unplanned) finit bien, combien de vies, professionnelles ou privées, sont détruites par cette machine et son « délit d’entrave » ?
7 Les “multirécidivistes” en liberté n’étonnent plus personne, les témoignages de policiers sont éloquents
8 Voir l’impunité des divers mouvements dits « indigénistes » et autres ‘woke’
9 Américaine en 1776, mentionne le “Créateur”, et française en 1789 avec “l’être suprême”
10 Nominalisme : doctrine qui considère qu’il n’existe pas de réalité en elle-même, seul l’observateur lui donne l’existence ; par exemple il n’existerait pas une humanité comme « ensemble de tous les êtres humains » mais c’est l’observateur qui définirait ceux qui font partie de cette catégorie
11 Pour Machiavel, le prince décide en toute indépendance les lois qui s’appliquent sur son territoire, donc du bien et du mal
12 L’intention de la DUDH de 1948 était justement de mettre fin à ces excès ; elle a au moins en partie échoué à cause de la lente « déconstruction » initiée dans le courant des a nnées 80, basée sur le changement de signification des termes utilisés ; par exemple « le mariage et la famille » fondés sur l’engendrement et la transmission aux générations suivantes, ont été modifiés en « divers types de mariages » fondés sur un « sentiment » non défini et « diverses sortes de familles » fondées sur la volonté d’adultes consentants
13 L’absence de toute référence à Dieu dans la DUDH le Statut du Conseil de l’Europe (1949) a été renouvelée en 2005 et ensuite, dans la Constitution Européenne prise en compte dans les arrêts de la CEDH
14 « perte permanente de la capacité de conscience et de toutes les fonctions du tronc cérébral »
15 Voir par exemple Angèle Lieby, Une larme m’a sauvée, mais aussi Patrick Theillier, Expériences de mort imminente
16 Irénée de Lyon, Contre les hérésies, ed. Cerf ; ouvrage lumineux, facile à lire ; rappelons que la présentation de Platon (dans le Timée), de l’émanation involontaire d’une « étincelle divine », qui « chute » dans une matière mauvaise en soi et n’aspire qu’à retrouver sa perfection initiale, est incompatible avec la foi chrétienne ; un grand nombre de gnoses s’en inspirent, sur le principe d’un état initial supposé parfait et qu’il faudrait retrouver en séparant l’esprit (parfait) de ce qui l’attache au corps (méprisable).
17 On donnera en annexe une définition succincte du matérialisme ainsi qu’une présentation de son inconsistance
18 Les similitudes de cette doctrine avec le manichéisme – 3ème siècle de notre ère ; il existerait un ‘dieu bon’, lumineux, à l’origine de l’esprit, et un autre ténébreux, mauvais, à l’origine de la matière – sont remarquables
19 Tout en bénéficiant du plaisir qu’il procure, ce qui est tout de même bien pratique ; on est tenté de voir dans cette lecture nombre de décisions judiciaires, incompréhensibles – par la raison –pour l’essentiel de la population
20 La CEDH veille ainsi soigneusement à coupler « dignité » et « liberté individuelle » : 2002, Pretty c. RU
21 CEDH 1976, Handyside c. RU : la « morale » ne serait plus qu’une « notion » variable « dans le temps et l’espace »
22 procédé d’appropriation et de domination de la réalité par l’esprit (G.Puppinck, op. cité p.95) ; on peut observer jusqu’au sein de l’Église catholique un écho du combat contre cette subjectivisation dans l’encyclique Veritatis Splendor : la morale chrétienne doit être appréciée objectivement (selon la finalité visée par l’acte) et non pas subjectivement (selon l’intention donnant naissance à l’acte)
23 Cour Européenne des Droits de l’Homme
24 Dans cette logique, le « transhumanisme » est considéré comme une « amélioration » d’un humain imparfait et limité, enfin « libéré » au besoin par la force d’une morale considérée comme primitive et désuète ; le « transsexualisme » vise à séparer corps et identité individuelle
25 Les deux derniers rapports de l’ECLJ, Les ONG et les juges de la CEDH et Le financement des experts de l’ONU mettent en lumière la corruption intrinsèque des instances arbitrales
26 Voir entre autres CEC 1776-1802 sur la conscience droite et éclairée
27 La CEDH se définit elle-même comme « Conscience de l’Europe » : La conscience de l’Europe: 50 ans de la CEDH, ed. Conseil de l’Europe 2010 ; les autres instances similaires suivent en s’abritant derrière les précédents européens ; bien voir qu’il ne s’agit pas d’une morale au sens où nous l’entendons (intangible) mais d’une éthique, aussi évolutive qu’arbitraire par essence, qui prétend remplacer toutes les autres
28 Nous observons l’avancée du projet d’asservissement des populations à travers le rétablissement de la légalité des transactions sur les êtres humains qu’est la GPA ; on a ainsi pu voir en septembre dernier le juge refuser de poursuivre des pratiques condamnées par le législateur, y compris européen (rapport du 17/12/2015)
29 ONU, Comité des droits de l’enfant, Observations finales concernant le deuxième rapport périodique du Saint-Siège, 2014 ; on peut s’interroger sur l’indifférence manifestée envers d’autres religions
30 Ainsi de la moindre considération du petit d’homme en regard de celui du panda, ou la recommandation, émanant du parlement européen, d’attribuer un statut juridique au robot (quelle a été l’influence des fictions imaginées par I.Asimov ?)
31 De Thomas Malthus (1766-1834); on peut le considérer comme le précurseur de l’eugénisme de F. Galton (1822-1911) ; voir plus loin le paragraphe « Démographie » pour des données factuelles
32 L’arrêt Costa et Pavan c. Italie, 2012, montre une ‘inventivité’ des juges de la CEDH, y compris dans la forme et le déroulement du procès, pour introduire l’eugénisme comme un nouveau « droit de l’homme » ; notons que ces évolutions naissent souvent lors de réunions informelles « d’experts » choisis par de très riches ‘fondations’, qui évitent soigneusement d’inviter tout représentant gouvernemental (ex= Glen Cove 1996 ou Yogyakarta 2006)
33 G.Puppinck, op. cité p.231 ; ou monde fictif, mensonger et cohérent, H. Arendt
34 Voir la lettre d’octobre 2019, ou plus complet : Sabrina Debusquat, J’arrête la pilule
35 Par exemple Cabanis – 1757-1808
36 Les films Fourmiz de Darnell et Johnson (1998), Brazil de Terry Gilliam (19985) ou Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol (1997) donnent un aperçu de la façon de penser de ses promoteurs
37 Bien voir la conséquence logique de la position de Calliclès (3ème personnage du Gorgias) mise en lumière par Socrate : l’asservissement de l’ensemble de la population par les puissants
38 Rappelons la définition d’une propagande par GK Chesterton : elle implique des points de vue orientés ; elle répand ces points de vue par la fiction et autres détours ; elle n’énonce pas clairement ses présupposés
39 La CEDH a systématiquement dénié aux parents le droit de refuser le viol des consciences de leurs enfants par une « éducation à la sexualité » fondée sur un document de l’OMS (Standards pour une éducation sexuelle en Europe) qui relevait il y a 2-3 décennies de sanctions pénales lourdes ; le financement majoritaire de l’OMS par un des « philanthropes » ou une de ses fondations éclaire l’influence de ce dernier
40 Pour diffuser la confusion des sexes et briser la véritable dignité de l’homme, image de Dieu
41 Dans le film Brazil comme dans 1984, le ‘simple’ amour humain entre un homme et une femme ébranle le régime
42 Discours du 30/9/1969, lors de la remise du prix William-Allan
43 cf CEDH 2010, A, B et C c. Irlande ; c’est l’indéfini « projet parental » qui lui conférerait sa dignité
44 https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4281_projet-loi ; on se rappelle que son promoteur et rapporteur, JL Touraine, se réclame explicitement de cette hiérarchisation
45 Ainsi le critère – vague – de « participation active à la vie quotidienne d’une société démocratique » – Arrêt CEDH 2010, A, B et C c. Irlande
46 Le consentement d’une personne à sa propre mort ou à l’accomplissement d’une pratique contre nature ne permet(tait) pas d’exonérer de sa responsabilité pénale l’auteur des actes
47 Arrêt CEDH du 5 juin 2015, Lambert et autres c. France ; voir également les dérives désormais sans contrôle de la pratique de l’euthanasie en Belgique ; les très lucratives ‘cliniques’ spécialisées en Suisse peuvent suggérer qu’il s’agit d’un ‘marché’ prometteur, au vu de certaines aigreurs en France qui le mentionnent en réclamant sa légalisation sur notre sol
48 La comparaison n’est pas excessive: voir l’appréciation d’une réfugiée Nord-Coréenne sur la situation de certaines universités américaines : https://www.foxnews.com/us/north-korean-defector-ivy-league-nuts ; Rod Dreher établit un parallèle entre le discours woke et le messianisme communiste qui a conduit à la dictature bolchevique
49 Voir l’image que renvoie un débat TV lors d’une campagne présidentielle en France : les candidats réunis apparaissent comme des subalternes auxquels le présentateur accorde la parole ; voir également la censure sélective opérée par les les propriétaires des « réseaux sociaux » majeurs
50 La vulnérabilité, l’opacité des « machines à voter », et les votes par correspondance sont les principales failles ; voir https://electionfraud20.org/seth-keshel-reports/ (voir aussi le ‘summary’)
51 Dans ces paradigmes figure en bonne place l’affirmation « Dieu n’existe pas », ce qui, on le verra, devient vraiment problématique
52 Par exemple wp.aleteia.org/wp-content/uploads/sites/6/2015/08/discours-dharvard.pdf
53 Mgr Gaume (1802-1879) cité par l’Homme Nouveau HS 42-43
54 Un bon réflexe est de s’intéresser au financement des personnalités ou associations concernées
55 A. Soljenitsyne, Ne pas vivre dans le mensonge
56 Voir Bernard Lugan, Esclavage, l’histoire à l’endroit ; Tidiane N’Diaye, Le génocide voilé ; Ayaan Hirsi Ali, Insoumise ; mais aussi Hervé Benoît, Le chouan du Tanganyika – qui témoigne de la persistance de la pratique de l’esclavage brutal jusqu’au début XXème au moins ; Rafael Sanchez Saus, Les chrétiens dans Al-Andalus – qui rappelle la réduction en esclavage d’Européens sur une longue période
57 GK Chesterton, op. cité n°26
58 Procédé systématisé par paresse intellectuelle sur bien des médias
59 Ainsi de la restriction de l’école à la maison https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F23429
60 C’est une vraie jubilation de réorienter, par le biais des déductions fiscales, une partie de la manne publique vers des associations réellement utiles
61 Juste pour mémoire et encouragement mutuel : les lecteurs de cette lettre sont tous engagés à leur mesure dans divers soutiens ; ce qui n’interdit pas de nouveaux contacts si l’occasion se présente
62 https://eclj.org/ voir glossaire à la fin
63 https://www.foxnews.com/politics/david-daleiden-kamala-harris-contempt-first-amendment ou https://thebridgehead.ca/2021/05/28/watch-tucker-david-daleiden-expose-horrifying-experiments-on-aborted-babies-funded-by-dr-faucis-cdc/ ; voir The Thomas More Organisation
64 Cf. Rod Dreher, Résister au mensonge ; vivre en chrétiens dissidents
65 Ce qui condamne la tentative d’entrisme des conservateurs dans tout mouvement politique en place
66 Les diverses expériences du communisme l’ont amplement montré
67 Pour une approche détaillée sur le plan scientifique, on pourra se reporter à la passionnante synthèse de MY Bolloré et O Bonnassies, Dieu, la science, les preuves ; l’ultime raison de sa négation est, on l’a compris, de s’octroyer le droit de définir le bien, le mal ; mais si Dieu existe cela devient ingérable : le responsable qui contraint à la faute endosse sa responsabilité à tous les niveaux – les promoteurs de l’avortement devraient avoir perdu le sommeil s’il leur restait un minimum de sens critique
68 Ainsi de la “théorie” de Darwin à laquelle GK Chesterton (op. Cité n° 28) règle son compte en deux lignes : la première partie est juste mais banale et connue depuis l’antiquité ; la seconde avec son insaisissable « chaînon manquant », déjà vacillante début XXème, s’est fracassée sur l’ADN ; attention : seule la théorie de Darwin est rejetée car en contradiction manifeste avec la réalité observable ; une évolution semble difficilement contestable mais son explication reste encore à trouver ; Henri Bergson a dénoué le faux débat entre créationnistes et évolutionnistes en 1907 : l’évolution envisage le phénomène du point de vue physique là où la création en donne une explication métaphysique ; rappelons enfin que pour l’Église catholique la création n’est pas achevée
69 env. 510 -430 av JC
70 Liste par exemple sur http://www.tangentex.com/ConstantesPhysiques.htm
71 1796-1832 ; ne pas confondre avec Marie-François Sadi Carnot (1837-1894 ), son neveu et homme d’état
72 L’échec des tentatives de création de la vie a été masqué grossièrement par des expressions comme « soupe primordiale » ou « briques de la vie » mais qui n’ont jamais dépassé le stade des débris aléatoires
73 Ou psyché ; c’est l’idée d’Aristote, en contradiction avec son ancien maître Platon : la psyché, ou âme, anime la matière en informant les atomes
74 Dans le sens « croyance irraisonnée au pouvoir occulte et fatal d’un phénomène » ; ce mot est en général attaché aux pratiques animistes et plus généralement pour un positiviste, à toute transcendance
75 Expression inventée par dérision par Fred Hoyle, qui avait bien compris les conséquences d’un âge fini de l’univers
76 École de pensée fondée par Zénon de Kition, env. 330-262 av JC ; curieusement on lui attribue le politéia, et une « pédagogie » (en direction des enfants) que ne renieraient pas les plus extrêmes des libertaires actuels
77 Attention : le parallèle avec le « logos » mentionné par l’évangéliste Jean vient d’une traduction incorrecte ; Jean, d’origine juive, pensait en Hébreu, pas en grec, et le « verbe / logos » désigne pour lui « l’acte de parler » comme Dieu dans Ge 1
78 Irénée de Lyon, Contre les hérésies
79 Satan, l’ange déchu, est pur esprit (CEC 395), créé avec les autres anges, jaloux de l’homme et de la place privilégiée que Dieu lui attribue dans Sa Création (CEC 257, 391-392, 398) ; la création est blessée mais pas détruite, ni rendue irrémédiablement mauvaise par le péché, et Dieu n’a pas abandonné l’homme pécheur (CEC 299, 1608) ; au contraire, Il maintient l’homme, image de Dieu, dans sa dignité, (CEC 1609, 1700), appelé à concourir à la création en union avec Dieu à l’aide de l’Esprit-Saint (CEC 299, 1830)
80 Par exemple Michel Chiron, J’étais possédé ; Gabriele Amorth, J’ai rencontré satan ; Serge Abad-Gallardo, Je servais lucifer sans le savoir ; P. Joseph-Marie Verlinde, L’expérience interdite ; Y. Picquart , JL. Giard, Retour du diable et renaissance de l’occultisme – notons que cet ouvrage apporte une belle synthèse de la position de l’Église, mais que le DVD joint montre des orateurs plus fascinés que critiques et qu’on peut s’en dispenser avec profit
81 Un numéro récent à destination des préadolescentes, publié par un grand groupe en principe catholique, incite les fillettes à tenter une séance de spiritisme comme un jeu ‘cool’ ; le lecteur en déduira qui a réellement pris le contrôle du groupe
82 L’adversaire sait ‘singer’ les miracles (Ap 13, 3 et évangiles) : les fruits restent le critère de discernement, avec le respect de la liberté de l’homme et la conformité avec l’enseignement de l’Église
83 Certains auteurs relèvent des concordances troublantes avec la doctrine d’une secte judéo-messianique qui existait lors de sa naissance
84 Qui a conduit au renversement de la dynastie omeyyade, et qui perdure en Afrique et sans doute ailleurs selon la description de Tidiane N’Diaye, Le génocide voilé
85 Donc l’institution d’un état subalterne pour les non-musulmans – voire la réduction en esclavage comme dans la péninsule ibérique après sa conquête
86 Indéfendable ; mais si on met en regard l’institutionnalisation du meurtre en occident, ne serait-ce que pour l’avortement, quelle légitimité reste-t-il aux « valeurs de la république » ?
87 Lire par exemple Steve Koonin, Unsettled
88 Joseph de Maistre, Considérations sur la France, 1797, cité dans l’Homme Nouveau HS 42-43
89 Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, T. II, chap 6 ; rédigé en 1840
Lexique
CEC : Catéchisme de l’Église Catholique (1992)
CEDH : Cour Européenne des Droits de l’Homme
DUDH : Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948)
ECLJ : European Center for Law and Justice, ou Centre Européen pour le Droit et la Justice, fondé en 1998 ; G. Puppinck en assure la responsabilité depuis 2009
IPPF : International Planned Parenthood Federation, ou Fédération internationale du planning familial, principal organisme mondial de promotion de l’avortement
OMS (WHO) : Organisation Mondiale de la Santé (World Health Organization)
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