Quelles sont les conséquences de l’avortement ?

Une jeune femme ayant avorté pose ses mains sur son ventre

La première conséquence de l’avortement, c’est la disparition d’une présence. Un embryon existait, porté par celle qui l’avait conçu, puis il n’est plus là. Une vie humaine avait commencé, et on y a mis fin.

Le deuil après une IVG

Le deuil est donc la deuxième des conséquences de l’IVG. Ce deuil n’est pas reconnu, parce que les souffrances des femmes qui avortent sont mal acceptées, pour deux raisons :

– reconnaître la souffrance liée à l’avortement met en péril, aux yeux de certains, le droit à l’avortement ;

– l’avortement a été, d’après la loi – mais pas forcément dans la pratique – la volonté de la femme qui a avorté. On ne lui reconnaît pas toujours le droit d’être en deuil d’un être qu’elle a elle-même décidé de supprimer.

Pourtant, de nombreuses femmes, et de nombreux hommes, vivent le deuil de cette présence, de cet enfant, de la famille qu’ils auraient pu avoir.

La vidéo « Le deuil caché » donne la parole à des femmes et des hommes qui vivent ce deuil, et qui ont ressenti que l’on ne leur laissait pas le droit d’exprimer cette souffrance.

Le deuil des femmes ayant avorté

Une femme de 44 ans, déjà mère de trois enfants, témoigne : « Comment vivre quand on a tué son enfant ? » «  J’ai ‘‘expulsé’’ dans la cuvette, et là j’ai été prise d’horreur, car c’est mon bébé que j’ai vu. J’ai ‘‘vu’’ aussi mes trois autres enfants regardant dans la cuvette par-dessus mon épaule, et là j’ai réalisé que j’avais tué leur frère. »

L’actrice Stéphane Audran était l’une des femmes ayant signé « Le manifeste des 343 », pétition pour la légalisation de l’avortement parue en 1971, et signée par des personnalités publiques. Les signataires reconnaissaient avoir déjà avorté.

38 ans plus tard, en 2009, Stéphane Audran a dit qu’elle regrettait d’avoir signé ce manifeste. Au cours de l’émission On n’est pas couché où elle était invitée, elle déclare, au sujet des femmes qui avortent : « Si on pouvait les aider, ce qu’on ne fait pas, si on pouvait leur faire comprendre, ou les aider, matériellement aussi, qu’elles ne soient pas seules dans leur solitude, c’est terrible de se faire avorter. C’est terrible. ». Elle précise cependant qu’elle n’est pas contre le droit à l’avortement. Voir l’interview de Stéphane Audran.

Stéphane Audran, l'actrice qui regrette d'avoir avorté
Stéphane Audran

Bien sûr certaines femmes pensent ne porter en elles qu’un amas de cellules, et ne ressentent pas de souffrance. Mais comment n’y aurait-il pas un grand nombre de femmes portant la souffrance de la disparition de l’être humain qu’elles portaient, et qui était leur enfant ? Bon nombre d’entre elles sont ensuite confrontées au regret de l’avortement. Et comment se plaindre de cette souffrance à l’entourage quand on a soi-même pris la décision ?

Le deuil des hommes dont l’enfant a été avorté

L’IVG n’est pas anodine pour les hommes non plus, pour les pères des enfants avortés.

Jean-Paul ne voulait pas que sa petite amie avorte : « Il m’a fallu beaucoup de temps pour accepter la perte. Cela me fait toujours de la peine de ne jamais savoir quel genre d’être humain cet enfant serait devenu. Ces pensées ne m’ont jamais quitté – et je soupçonne qu’elles ne le feront jamais. »

D’après Charlie Conner, membre d’une organisation qui aide les personnes, hommes ou femmes, à se remettre du traumatisme post-IVG : « C’est naturel qu’il y ait culpabilité et honte – un processus de deuil se met en place. Mais parce qu’il n’y a pas d’enterrement, la blessure ne va pas être exprimée avant plusieurs années2. »

Pierre-Jean Chalençon écrit dans son autobiographie : « Ma compagne de l’époque a décidé de ne pas le garder. Et je le regrette tous les jours. Maintenant, c’est ainsi, et je ne vais pas faire un enfant à 50 ans ! […] Je ne vous cache pas qu’à chaque fois que je vois un gamin de 24-25 ans, je me dis que ça pourrait être elle ou lui. Je sais que si elle avait choisi de le garder, ça m’aurait certes beaucoup handicapé, mais j’aurais adoré ».

Michel Hermenjat écrit, dans le livre Cet enfant qui m’a manqué : « Cet avortement, alors que ma copine avait 18 ans, n’était pas notre choix, mais celui de sa mère. Nous nous étions déclaré notre amour l’un à l’autre quelques mois auparavant. Nous avions un même désir d’enfants. Nous aspirions à fonder une grande famille.

Quand mon amie a appris qu’elle était enceinte, je gagnais chichement ma vie et elle n’avait pas terminé ses études. Sa mère, très émancipée, nous encourageait à avoir des relations sexuelles. Par contre, nous étions interdits de grossesse. Ce point était non négociable. Comme une sorte de nouvelle morale : ‘‘Faites l’amour, mais surtout pas d’enfants’’. Nous, on s’aimait et on avait envie d’avoir des enfants. […]

J’ai voulu prendre conseil auprès de ma propre mère qui m’a répondu que c’était une histoire de femmes, et que je ferais mieux de ne pas m’en mêler. Pas facile à 20 ans d’être confronté à sa mère et à sa belle mère. Alors, en bon Suisse, je suis resté neutre. Pourtant, je n’étais pas d’accord avec cet avortement. […]

Un homme triste

Tout était complètement glauque, morbide. J’ai rompu. Je l’ai quittée. J’ai commencé une autre relation. Je n’ai pas imaginé qu’on puisse survivre à ça. Cet avortement m’a complètement dépossédé. Je me suis senti impuissant, frappé d’indignité à la paternité.

Mais je l’aimais profondément, alors au bout de quelques mois, nous nous sommes retrouvés. Aussi malheureux l’un que l’autre. Nous avons déménagé, nous avons quitté la ville où vivaient ses parents et… nous avons rapidement ‘‘refait un enfant’’. […]

Ce qui nous a soudés, c’est que nous nous sommes reconnus dans notre angoisse de survivants avant même qu’il soit possible de mettre des mots sur ce que nous avions vécu. […]

Mon amie, devenue mon épouse, a vécu ensuite plusieurs phases dépressives. Quand à moi, j’ai sombré lentement dans la culpabilité, un mal être sans fond, le doute existentiel. Nos enfants, nés vivants, en ont été pénalisés. Nous ne savions plus comment nous en sortir avant de rencontrer le Dr Philippe Ney. […]

Nous avons commencé un travail avec le Dr Ney.

Cet accompagnement nous a permis de sortir du déni, de la culpabilité existentielle, d’une multitude de peurs et de la loi du silence. Ensuite, nous avons pu parler à nos enfants. Nous leurs avons parlé de cet enfant conçu avant eux, et nous leur avons dit que plus jamais nous ne serions une menace pour l’un d’entre eux. Les enfants supportent mieux la pire vérité que le déni ou les pseudos secrets. Rapidement, leurs résultats scolaires ont progressé, la sécurité est revenue dans notre famille. »

Pour finir, voici le témoignage de Vincent Bolloré. Que l’on apprécie ou pas cet homme, nous pouvons écouter sa souffrance concernant l’avortement : « J’avais déjà quatre enfants, j’étais faible, je n’ai pas fait attention, j’ai laissé faire : je peux vous dire qu’il n’y a pas un jour où je ne pense pas à cette vie que j’ai contribué à supprimer. »

Les dangers de l’avortement pour la santé

L’IVG a de nombreuses conséquences possibles sur la santé de la femme, en particulier sur la santé psychique mais aussi physique.

Pour prendre connaissance des conséquences de l’IVG sur la santé physique et psychique de la femme, mais aussi sur le couple, sur la santé psychique du père et des autres enfants, je vous invite à consulter notre article Les dangers de l’avortement pour la santé de la femme et de sa famille.

Les conséquences de l’IVG pour le fœtus

La conséquence de l’avortement pour le fœtus est bien sûr la mort, mais il se pourrait qu’il y ait aussi une souffrance physique pour lui au moment de l’avortement. Il n’y a pas de consensus des scientifiques sur l’âge où le fœtus commence à ressentir de la douleur. La plupart des scientifiques estiment que le fœtus ne peut pas ressentir de douleur avant l’âge de 24 semaines, mais une étude menée par un scientifique britannique, le professeur Stuart Derbyshire, et un médecin américain, John Bockmann, a montré que les fœtus peuvent ressentir la douleur dès 13 semaines de grossesse. D’autres scientifiques ont montré que le fœtus pouvait ressentir de la douleur à partir de 12 semaines. Or la douleur n’est pas prise en charge pour les fœtus de moins de 24 semaines. La souffrance physique du fœtus lors de l’avortement n’est pas une certitude. Par contre, le stress qu’il ressent au moment d’une IVG chirurgicale est visible dans son comportement à l’échographie.

L’épreuve de l’IVG « médicamenteuse » pour la femme

Certaines femmes pensent que l’avortement « médicamenteux » ou plutôt chimique (il est abusif d’appeler « médicaments » des produits qui servent à supprimer une vie) sera plus facile qu’un avortement chirurgical. Pourtant, c’est souvent le contraire qui se produit.

Une femme a mal au ventre

D’abord au niveau de la douleur. Plus d’un quart des femmes faisant un avortement chimique souffrent de douleurs intenses pour lesquelles les antalgiques prescrits ne suffisent pas. Il faut alors prendre des antalgiques plus puissants (qui ne suffisent pas toujours non plus) et parfois envisager un arrêt de travail. Voir le site du Vidal1.

Ensuite, il y a l’expulsion de l’embryon, qui se fait à la maison, souvent quand la femme est seule. Parfois la femme voit son embryon, et doit décider de ce qu’elle en fait. Parfois elle voit qu’elle l’a expulsé dans les toilettes. Parfois elle ne le voit pas et ne sait pas à quel moment il est sorti, dans tout le sang qu’elle a évacué.

Les conséquences de l’avortement sur les inégalités femmes-hommes

L’organisation américaine New Wave Feminists montre, chiffres à l’appui, qu’il n’y a pas de corrélation entre la légalisation de l’IVG et la progression de l’égalité économique entre hommes et femmes.

Au contraire, la légalité de l’avortement et la fréquence à laquelle les femmes y ont recours dispense la société de trouver des solutions qui pourraient permettre aux femmes en situation difficile d’élever leurs enfants. C’est la même logique que celle qui fait qu’une légalisation de l’euthanasie évite des investissements pour prendre soin des mourants.

La pratique de l’avortement, associée à la contraception, crée aussi une mentalité qui fait qu’il n’y a aucune responsabilité associée au fait d’avoir des relations sexuelles, elles deviennent un acte de la vie courante, banal car sans conséquences. La conséquence logique est le refus fréquent d’assumer une paternité perçue comme imposée. La conception d’un enfant est une affaire de femme, et elle est censée la régler et l’effacer. Et si la femme a la folie de garder l’enfant, qu’elle se débrouille ! Le géniteur n’a donc aucune responsabilité.

Un autre point sur lequel l’avortement nuit à l’égalité homme-femme : la loi du plus fort dans la prise de décision de faire une IVG. La loi prétend que la femme a le pouvoir pour cette décision – et quand la femme exerce ce pouvoir en imposant une IVG alors que le père de son enfant n’est pas d’accord, on est aussi en dehors de l’égalité entre femmes et hommes.

Mais très souvent l’homme impose sa décision d’avortement, parfois par le chantage à la rupture. La loi légitime indirectement cette coercition, par le conjoint ou l’entourage, aux dépens de la femme qu’elle prétend protéger. Aucune loi permettant l’avortement ne pourrait empêcher que des femmes soient forcées de faire une IVG par leur conjoint ou par leur entourage. Et c’est ce qui se produit.

Les conséquences de l’avortement sur l’accueil des personnes handicapées

L’IMG (Interruption « Médicale » de Grossesse), consiste le plus souvent en l’avortement tardif d’un enfant malade ou handicapé. Ainsi les enfants porteurs d’un handicap qui, souvent, ne les empêcherait pas du tout d’avoir une vie heureuse, sont de plus en plus systématiquement éliminés – quand il ne s’agit pas de faux positifs qui conduisent à l’élimination d’un enfant un parfaite santé, ce qui est fréquent.

En 2017 en France, 96 % des embryons détectés comme porteurs de trisomie 21 ne voient pas le jour. Cette facilité évite à la société de faire des dépenses pour s’adapter aux personnes handicapées. Certains parents qui font le choix de donner la vie à leur enfant handicapé ressentent un jugement blessant de la part du corps médical et de la société. Les personnes handicapées ressentent aussi douloureusement cette incitation à éliminer ceux qui leur ressemblent, comme si leur vie ne valait pas la peine d’être vécue.

Petite fille trisomique

Conclusion

Il existe de nombreuses conséquences difficiles de l’avortement. L’État français – au contraire d’autres pays – et les promoteurs de l’IVG refusent de reconnaître ces risques, de peur que cela nuise au droit à l’avortement. La conséquence de ce refus est que l’on ne propose pas d’alternatives aux femmes qui envisagent d’avorter, on ne les informe pas des aides qui existent. Et on ne prévient pas ces femmes des souffrances qu’elles risquent d’éprouver si elles avortent.

C’est donc aux militants pro-vie de faire connaître aux femmes les aides sociales proposées par l’État aux femmes enceintes qui décident de garder leur enfant ! Et c’est aux mouvements pro-vie de proposer des soutiens pour compléter ce qu’offre l’État, notamment des lieux d’écoute. Mais ces aides, sociales et associatives, sont encore bien insuffisantes par rapport aux besoins. Avez-vous un projet pour aider les femmes enceintes en difficulté ? Venez nous en parler, le Réseau Vie peut peut-être vous aider à le mener à bien.

Note

1 Le Dictionnaire Vidal est un ouvrage médical français rassemblant des résumés des caractéristiques du produit de médicaments, et de certains compléments alimentaires, ainsi que des études cliniques poussées des laboratoires pharmaceutiques.

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