Comment confesser mon avortement ?

Une femme confesse son avortement et reçoit l'absolution

Dieu nous aime, quoi que nous fassions. Cependant, certains de nos actes nous coupent de Dieu, ou au moins abîment notre relation avec lui. Quand nous commettons un acte comme l’avortement, Dieu ne s’éloigne pas de nous, il n’éprouve pas de ressentiment ou de dégoût envers nous, mais c’est nous qui ne sommes plus en état d’accueillir son amour. Pour les catholiques, la confession, ou sacrement de réconciliation, est le moyen de renouveler notre relation avec Dieu.

La gravité du péché de l’avortement

L’IVG est un péché très grave, car il s’agit du meurtre d’un enfant à la demande de ses propres parents ou de sa mère.

L’excommunication

Pour les catholiques qui ont conscience de tuer un être humain et qui le font librement, la conséquence de l’avortement est l’excommunication latae sentenciae, c’est-à-dire automatique. L’excommunication prive de l’accès aux sacrements. Le but n’est pas de punir la personne excommuniée, mais de lui faire prendre conscience de la gravité de son acte, et de l’inciter à se repentir. L’excommunication est une peine dite « médicinale ». Ce terme est utilisé pour dire qu’elle est faite pour guérir la personne qui en est frappée.

Qui est excommunié ?

L’excommunication concerne uniquement les catholiques. Elle touche les catholiques qui procurent l’avortement, et les parents catholiques qui demandent l’avortement de leur enfant, lorsque ces personnes sont conscientes de commettre le meurtre d’un enfant, et qu’elles l’accomplissent librement.

Les personnes qui commettent une IVG sans avoir conscience de tuer un être humain, ou celles qui n’agissent pas librement – par exemple une femme qui subirait des pressions pour avorter contre son gré – ne sont pas excommuniées. Cependant, il est probable que leur relation avec Dieu soit abîmée par cet acte, si elles ont eu au moins partiellement conscience de faire du mal et si elles ont eu au moins une part de liberté dans cet acte.

Les catholiques ayant avorté ont donc besoin de confesser cet acte, même quand elles ne sont pas excommuniées.

Comment lever l’excommunication

Avant 2015, seuls les évêques, et les prêtres à qui ceux-ci en déléguaient le pouvoir, pouvaient lever l’excommunication due à l’avortement. Depuis l’année de la miséricorde (2015-2016), le pape François a donné cette faculté à tous les prêtres. Toute personne baptisée catholique ayant participé à un avortement ou ayant avorté peut donc se tourner vers n’importe quel prêtre catholique pour confesser son acte, obtenir l’absolution et la levée de l’excommunication. C’est possible si je regrette mon avortement.

Les conditions pour obtenir l’absolution pour une IVG

Comment confesser mon avortement ? Une jeune femme se confesse à l'occasion d'une session catholique.

Le déroulement d’une confession

Une confession comporte principalement quatre parties : l’aveu des péchés, les conseils donnés par le prêtre, l’absolution et la pénitence.

La confession proprement dite, l’aveu des péchés

Pour que la confession soit valide, il est nécessaire de dire tous les péchés graves qui ont été commis depuis la dernière confession. Il est important de dire les choses clairement. Pour confesser un ou des avortements, on peut dire : « J’ai avorté x fois » ; « J’ai fait x IVG » ; « J’ai demandé à ma femme d’avorter » ; « J’ai pratiqué x avortements en tant que médecin ». S’il y a des circonstances aggravantes, il faut les dire : « J’ai fait pression sur ma compagne pour qu’elle avorte alors qu’elle ne voulait pas ».

Le prêtre peut poser des questions pour mieux comprendre ce qui s’est passé.

Les conseils du prêtre

Après avoir entendu la confession, le prêtre parle à la personne venue se confesser. Le but est de réconforter cette personne et de l’aider à avancer dans sa vie spirituelle. Certains prêtres peuvent se montrer maladroits, mal comprendre la situation. D’autres apportent un vrai soutien. Il est inutile de chercher à ce que le prêtre comprenne parfaitement la situation, l’essentiel est d’avoir confessé les péchés clairement et de recevoir l’absolution. Le prêtre ne juge pas la personne qui se confesse, et il est tenu au secret le plus absolu.

L’absolution

L’absolution est le moment où nos péchés sont pardonnés, c’est-à-dire que nous sommes « réparés » pour redevenir capables d’être en pleine communion avec Dieu et d’accueillir sa miséricorde.

Le prêtre prononce la formule suivante : « Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ! Par la mort et la Résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés ; par le ministère de l’Église, qu’il vous donne le pardon et la paix ! Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. »

Pour que les péchés soient réellement effacés, il y a quatre conditions :

– Être un baptisé catholique ;

– Avoir dit tous les péchés graves commis, d’une manière suffisamment claire ;

– Regretter les péchés commis : avoir un vrai regret de l’avortement ;

– Avoir l’intention de ne pas recommencer. Attention, on peut ne pas vouloir recommencer, tout en sachant que l’on est faible et que l’on n’y arrivera peut-être pas : se savoir trop faible pour ne pas pécher à nouveau n’est pas un obstacle à l’absolution.

Si le prêtre se rend compte que je ne regrette pas mon péché ou que j’ai l’intention de recommencer – par exemple si je compte avorter de nouveau en cas de nouvelle grossesse – alors il doit refuser de donner l’absolution.

Si l’une de ces conditions n’est pas présente, mais que le prêtre ne le sait pas et donne l’absolution, alors cette absolution n’est pas valide, les péchés ne sont pas pardonnés.

La pénitence

La plupart du temps, le prêtre propose une pénitence, à la fin de la confession. L’absolution nous accorde le pardon de nos péchés et le renouvellement de notre relation avec Dieu, mais les conséquences de nos péchés demeurent en partie. Les conséquences de l’IVG ne disparaissent pas. La pénitence est un petit acte qui est une participation pour réparer les conséquences de nos actes. Cela peut être une prière, la lecture d’un passage biblique, ou un acte concret, qui ne doit jamais être trop lourd pour le pénitent.

Et si je ne suis pas baptisé catholique ?

Seuls les baptisés catholiques peuvent bénéficier du sacrement de réconciliation. En situation de danger de mort, les baptisés non catholiques peuvent se confesser à un prêtre catholique. Mais tout être humain peut demander à parler avec un prêtre.

Pour les non chrétiens qui demandent le baptême, celui-ci permet le pardon des péchés qui ont été commis avant le baptême, sans avoir besoin de recourir à la confession.

Comment trouver un prêtre pour se confesser ?

Tout lieu de France et presque tout lieu du monde appartient à une paroisse, et dans toute paroisse il y a au moins un prêtre, à qui il est possible de demander de se confesser. Dans certaines paroisses et dans beaucoup de sanctuaires, il y a des permanences de confessions, où un prêtre est disponible spécialement pour cela. Pour trouver ces informations, il est possible de chercher sur internet : « catholique » + le nom du lieu où l’on se trouve, afin de trouver le site de la paroisse, du diocèse ou du sanctuaire local. Il peut être utile de regarder aussi « catholique » + le nom de la grande ville la plus proche, pour avoir plus de propositions. Sur les sites des paroisses, des diocèses et des sanctuaires, il faut généralement regarder dans la rubrique « sacrements », ou « horaires ».

Confession : un homme se confesse d'avoir poussé sa femme à avorter.

Si le lieu où vous vous trouvez ne propose pas de permanences de confession, il ne faut pas hésiter à vous adresser à un prêtre, par exemple à la fin d’une messe, pour lui demander un rendez-vous.

Conclusion

La confession est donc un événement de libération, pour ceux qui regrettent un ou des avortement(s) et ont l’intention de ne pas recommencer. À travers ce sacrement, la relation avec Dieu est renouvelée, et il donne une force pour continuer à choisir ce qui est juste. Il faut parfois se confesser plusieurs fois du même péché pour avoir la force de vraiment changer de vie, il ne faut jamais avoir honte de confesser un péché dans lequel on est retombé depuis la dernière confession. À chaque fois Dieu pardonne vraiment, et agit dans notre vie.

Même si la confession est réservée aux baptisés catholiques, Dieu ne rejette personne et il voit le cœur de chacun. Il voit le regret de l’IVG et le désir de changer.

Laissez un commentaire