Bible et avortement

Le mot « avortement » ne figure pas dans la Bible, mais la Bible enseigne qu’il est interdit de tuer un être humain, et elle montre que l’enfant à naître est déjà un être humain.
L’avortement dans la Bible : l’interdit de tuer
L’interdit de tuer un être humain innocent est l’un des dix commandements que Dieu a donnés à son peuple dans l’Ancien Testament. C’est un interdit majeur. Les dix commandements ont été énoncés par Dieu avec beaucoup de solennité :
« Je suis Yahvé, ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.
Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi.
Tu ne te feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-bas, ou dans les eaux, au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne les serviras pas, car moi Yahvé, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux qui punis la faute des pères sur les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants pour ceux qui me haïssent, mais qui fais grâce à des milliers pour ceux qui m’aiment et gardent mes commandements.
Tu ne prononceras pas le nom de Yahvé ton Dieu à faux, car Yahvé ne laisse pas impuni celui qui prononce son nom à faux.
Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours Yahvé a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour, c’est pourquoi Yahvé a béni le jour du sabbat et l’a consacré.
Honore ton père et ta mère, afin que se prolongent tes jours sur la terre que te donne Yahvé ton Dieu.
Tu ne tueras pas.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne voleras pas.
Tu ne porteras pas de témoignage mensonger contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, rien de ce qui est à ton prochain. »
Tout le peuple voyant ces coups de tonnerre, ces lueurs, ce son de trompe et la montagne fumante, eut peur et se tint à distance. Ils dirent à Moïse : « Parle-nous, toi, et nous t’écouterons ; mais que Dieu ne nous parle pas, car alors c’est la mort. » Moïse dit au peuple : « Ne craignez pas. C’est pour vous mettre à l’épreuve que Dieu est venu, pour que sa crainte vous demeure présente et que vous ne péchiez pas. » (Exode 20, 2-20)
Les dix commandements de Dieu sont les fondements de la vie morale que Dieu nous invite à vivre, pour notre bonheur. Ces commandements sont toujours valables aujourd’hui. Jésus ne les a pas abolis, il est même allé encore plus loin tout en les confirmant : « Vous avez entendu qu’il a été dit aux ancêtres : Tu ne tueras point ; et si quelqu’un tue, il en répondra au tribunal. Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal ; mais s’il dit à son frère : Crétin ! il en répondra au Sanhédrin ; et s’il lui dit : Renégat !, il en répondra dans la géhenne de feu. » (Matthieu 5, 21-22)
Bible et avortement : l’embryon est un être humain
Rencontre entre deux enfants à naître
Le texte de la Bible qui montre le plus l’humanité de l’embryon et du fœtus est la visite de Marie à sa cousine Élisabeth, alors qu’elles sont toutes les deux enceintes. L’enfant porté par Marie est Jésus, celui porté par Élisabeth est saint Jean-Baptiste :

« Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. » (Luc 1, 41-44)
Élisabeth portait un fœtus de cinq mois, tandis que Marie s’était rendue chez Élisabeth en hâte, dès que l’ange lui était apparu, c’est-à-dire dès la conception de Jésus. Elle portait donc un embryon de quelques jours. Sous l’action de l’Esprit Saint, Élisabeth affirme que cet embryon microscopique est béni, il est même déjà son Seigneur.
La présence de cet embryon a aussi un grand effet sur le fœtus qu’est saint Jean-Baptiste, qui tressaille d’allégresse en entendant la voix de celle qui le porte. Jean-Baptiste n’est pas encore né mais déjà missionnaire, il annonce la présence du Sauveur à sa mère. De plus le terme employé pour parler de saint Jean-Baptiste est « enfant », en grec : « βρέφος », le même terme qui est employé pour parler d’un bébé déjà né. L’auteur du texte, saint Luc, qui était médecin, ne fait donc pas de différence entre un fœtus et un nouveau-né.
Une relation à Dieu dès le ventre maternel
D’autres passages bibliques montrent que Dieu s’intéresse aux personnes dès leur conception, qu’il les aime dès le premier instant et qu’il veut que nous prenions conscience de leur dignité :
– « Dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu. » (Psaume 21 (22), 11)
– « C’est toi qui m’as formé les reins, qui m’as tissé au ventre de ma mère ; je te rends grâce pour tant de prodiges : merveille que je suis, merveille que tes œuvres.
Mon âme, tu la connaissais bien, mes os n’étaient point cachés de toi, quand je fus façonné dans le secret,
brodé au profond de la terre.
Mon embryon, tes yeux le voyaient. » (Psaume 139 (138), 13-16)
– « Avant même de te former au ventre maternel, je t’ai connu ; avant même que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré. » (Jérémie, 1, 5)
Provoquer la mort d’un embryon est considéré comme un homicide
Dans la loi juive, si un homme bouscule une femme enceinte et qu’elle accouche prématurément sans conséquence sur la santé de l’enfant, le coupable devra payer une indemnité. Mais si le bébé meurt, le coupable devra payer « vie pour vie » (Exode, 21, 22-24). La mort de l’embryon est donc puni de la peine de mort comme le fait de tuer une personne déjà née1. Sa vie a la même valeur que celle de n’importe qui, c’est pourquoi il faut payer « vie pour vie ». Heureusement, Jésus nous a fait comprendre ensuite que pour vivre la loi dans toute sa signification, il fallait abolir la peine de mort2.
Dieu pardonne-t-il l’avortement ?
L’avortement est un péché très grave, un infanticide. Dieu peut-il pardonner l’avortement ? Oui, il n’existe pas de péché que Dieu ne puisse pas pardonner si le pécheur se tourne vers lui. Jésus a souffert sur la Croix pour prendre sur lui les conséquences de nos péchés, et nous réconcilier avec le Père. Dieu nous aime : « Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant – oracle du Seigneur Dieu –, et non pas plutôt à ce qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive ? » (Ezéchiel 18, 23)

Jésus a dit à ses apôtres : « « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. » (Jean 20, 22-23). Il n’a mentionné aucun péché qui ne puisse pas être pardonné, à part le rejet de l’Esprit Saint, c’est-à-dire le refus d’accueillir l’amour et le pardon de Dieu. Ce péché-là ne peut pas être pardonné, car c’est le pécheur lui-même qui refuse le pardon, et Dieu respecte notre liberté. « En vérité, je vous le dis, tout sera remis aux enfants des hommes, les péchés et les blasphèmes tant qu’il en auront proféré ; mais quiconque aura blasphémé contre l’Esprit Saint n’aura jamais de rémission : il est coupable d’une faute éternelle. » (Marc 3, 28-30)
Dieu invite donc ses apôtres, et leurs successeurs les évêques et prêtres, à nous remettre nos péchés. Le moyen pour cela est la confession : confesser son avortement, confesser le fait d’avoir demandé à la mère de son enfant d’avorter, ou le fait d’avoir participé médicalement à un avortement. Les non catholiques qui n’ont pas accès à la confession ne sont pas pour autant rejetés par Dieu, s’ils se tournent vers lui avec un repentir sincère. Il existe des aides pour les personnes qui souffrent d’avoir avorté.
Pour connaître ce que disent les chrétiens de l’avortement, voir notre article Avortement et christianisme.
Notes
1 La peine de mort pour le meurtre est indiquée en Exode 21, 12.
2 Jésus s’est opposé à la condamnation a mort de la femme adultère (Jean 8, 1-11) et il demandé de dépasser le « œil pour œil, dent pour dent » (Matthieu 5, 38-39).