Un point sur l’avortement et l’euthanasie en Europe et au Canada

Par Angelika de Poncharra, déléguée de Choisir la Vie

Avant le début de la Marche pour la Vie du 21 janvier 2024 à Paris, les représentants des délégations étrangères ont été invités par Choisir la Vie et reçus par son vice-président Paul Ginoux-Defermon, Angelika de Poncharra et Agnès Foucault pour faire le point sur le non-respect de la vie humaine dans différents pays. Voici un résumé des informations échangées :

  •  Au Canada, les associations Coalition Nationale pour la Vie et Campagne Québec Vie, représentées par Arpad Nagy, ne sont nullement soutenues ni par l’Église catholique, ni par l’État, qui a dépénalisé l’avortement dès 1969 et limite même l’activité des centres maternels. L’avortement est autorisé depuis 1988 pendant toute la grossesse et pratiqué à raison de 100.000 par an. L’infanticide d’enfants malades pendant leur première année est en discussion. L’euthanasie et l’Aide Médicale à Mourir, légalisées en 2016, font de plus en plus de victimes et s’élargissent des personnes en fin de vie ou en souffrance, aux malades mentaux, aux personnes dépressives, aux pauvres, handicapés, sans abris et bientôt aux enfants « matures ». Vu le peu de soins palliatifs et l’économie, la mise à mort pourrait devenir obligatoire. Le Canada est à la tête de l’euthanasie dans le monde, avec déjà plus de 5% des morts tués légalement. Marche annuelle pro-vie à Ottawa, 1ère marche au Québec prévue pour 2024.
  • Maria Czernin a expliqué la situation en Allemagne, en Autriche et au Portugal, où son association Pro-Life Europe forme des étudiants au dialogue et à la prévention de l’avortement. L’Allemagne permet d’avorter jusqu’à 14 semaines de gestation, tuant au moins un enfant conçu sur 5. Il y a trois marches annuelles pro-vie à Berlin, Cologne et Munich.
  • L’Autriche autorise l’élimination de fœtus jusqu’à 12 semaines et a une marche annuelle à Vienne.
  • Le Portugal limite l’avortement aux 10 premières semaines de vie, garde trois jours de délai de réflexion et tue 18 000 bébés pour 85 000 naissances.  Des marches pro-vie ont lieu le même jour dans les trois plus grandes villes du pays.
  • En Espagne,  représentée par Marcos Gonzalez du Foro de la Familia, plus de 100000 avortements sont pratiqués dans les 14 premières semaines de gestation, voire jusqu’au-delà de la 22e semaine en cas de malformation ou de maladie. En 2022, 754 565 pilules du lendemain ont été vendues pour 17 000 € ! L’euthanasie est devenue un « droit individuel ». C’est le médecin ou un tiers qui décide de la vie ou de la mort d’une personne qu’il juge incapable de s’exprimer, et cet acte aboutit à une mort dite « naturelle », sans possibilité de recours juridique.
  • En Belgique aussi, les lois sont de pire en pire, avec une Église très progressiste. L’euthanasie est autorisée en cas de maladie grave, incurable, entraînant une grande souffrance, et l’euthanasie pour les déments est à l’étude, tout comme la Gestation Pour Autrui non commerciale et l’inscription du droit de tuer dans la Constitution. Le délai pour avorter risque de passer de 12 à 18 semaines. La clause de conscience du monde médical tombera bientôt, selon Jean-Marc Baijot de l’association Jurivie. Petite Marche pour la Vie à Bruxelles. L’idée d’une Marche européenne avec les drapeaux de chaque pays a été émise.
  • En France, l’avortement médicamenteux est possible jusqu’à 7 semaines de gestation, l’avortement chirurgical, même par des sages-femmes, jusqu’à 14 semaines, et l’avortement « médical » jusqu’à la veille de la naissance. Le « droit à l’avortement » passera probablement dans la Constitution en mars, et un projet de loi sur le suicide assisté et l’euthanasie est en préparation, malgré l’opposition de 800 000 soignants, ayant signé une pétition contre ce projet de mort.
  •  De nos jours, la vie humaine est mieux respectée en Europe de l’Est. Teodora Diana Paul (Étudiants pour la Vie Roumanie) et Simonia Irimia (Marche pour la Vie Roumanie) ont évoqué les Marches annuelles pour la Vie dans 1 100 lieux différents après la fête de l’Annonciation, et des conférences, débats et vidéo-projections pendant le mois de mars, désigné comme « mois pour la Vie ». L’Église orthodoxe soutient beaucoup toutes ces initiatives.
  • En Slovaquie, selon la pédopsychiatre Dr Anna Kovacova de l’association Donum Vitae, il y a moins d’avortements, il existe de nombreuses maisons d’accueil pour femmes enceintes et ni la GPA ni l’euthanasie ne sont dans les mentalités. En plus de la Marche pour la vie à Bratislava organisée par des laïcs, la Commission épiscopale slovaque y organise une grande marche tous les trois ans. Les pays qui ont échappé au communisme nous donnent aujourd’hui des leçons en matière de respect de la vie, gardons donc l’espoir pour l’Occident, car les lois se font et se défont !

Les organisateurs de la Marche pour la Vie à Paris ont annoncé au début du rassemblement la présence des délégations étrangères et les ont chaleureusement remerciées d’être venues soutenir par leur présence le combat des associations pro-vie françaises.