Les aides pour les femmes enceintes, mères célibataires et parents en difficulté en 2025

Cet article propose un récapitulatif des aides proposées en France pour les femmes enceintes en difficulté et pour les parents. Il est à jour au 1er janvier 2025. Si vous connaissez d’autres associations méritant d’être mentionnées dans cet article, n’hésitez pas à commenter.

Cet article concerne les femmes enceintes et mamans en difficulté, qu’elles soient en couple ou seules. Il concerne aussi les personnes désirant soutenir une femme enceinte en difficulté. Si vous souhaitez aider les femmes enceintes qui hésitent à garder leur enfant, et pensez que les aides dont nous parlons ici sont insuffisantes, n’hésitez pas à nous parler de votre propre projet d’aide aux femmes enceintes et aux mamans en difficulté : nous pouvons vous aider à monter votre projet.

Les femmes enceintes et mamans en situation difficile peuvent trouver de l’aide de la part de l’État, et de la part d’associations aidant les femmes enceintes et les jeunes mamans.

I. Les associations d’aide aux femmes enceintes et jeunes mamans

Nous parlons ici des associations aidant spécifiquement les femmes enceintes et jeunes mamans en difficulté. Mais il est possible de bénéficier aussi de l’aide d’associations qui soutiennent les personnes en difficulté quelles que soient leurs situations, par exemple : le Secours catholique, le Secours Populaire

1. Les lignes d’écoute

Plusieurs associations proposent des lignes d’écoute pour femmes enceintes en difficulté et femmes se posant la question de l’avortement. Les écoutants sont là pour apporter soutien et conseils, sans jugement. Les associations proposant une ligne d’écoute sont, notamment :

Mère de Miséricorde : 0800 746 966 ; contact@meredemisericorde.org ; www.meredemisericorde.org

SOS bébé : 01 42 47 08 67 ; contact@sosbebe.org ; www.sosbebe.org

– Dans le Rhône, SOS détresse grossesse : 06 64 17 90 95 (Blandine).

2. Aide matérielle pour femmes enceintes et jeunes mamans

Les Restos du Cœur proposent une aide alimentaire, une aide matérielle, un espace de partage et d’échange et un accompagnement social pour les parents de jeunes enfants en difficulté.

L’association Mamama propose des colis solidaires pour les enfants de 0 à 3 ans, pour les foyers en grande précarité.

– Dans le Rhône, SOS détresse grossesse : propose une aide financière et matérielle et un accompagnement social des femmes enceintes en difficulté. Tél : 06 64 17 90 95 (Blandine).

Pour les femmes enceintes et mamans sans papier : il est possible de s’adresser au Comede (Comité médical pour les exilés) ou à la Cimade.

3. Maisons d’accueil pour femmes enceintes et jeunes mamans

Des associations proposent des colocations accueillant des femmes enceintes seules en difficulté. L’accueil peut se prolonger de un à trois ans après la naissance de l’enfant, selon les maisons. Il y a aussi un accompagnement social des femmes accueillies qui sont aidées pour faire face à leurs difficultés. Voir la carte interactive indiquant les maisons d’accueil pour femmes enceintes privées.

Une femme enceinte se tient le ventre

II. Les aides sociales de l’État pour les femmes enceintes et parents, seuls ou en couple

Les aides dont nous parlons ici sont celles spécifiquement proposées pour les femmes enceintes, pour les parents en couple, les mamans isolées ou les papas isolés, mais il existe aussi des aides sociales proposées pour toute personne en difficulté, auxquelles les femmes enceintes et parents peuvent aussi prétendre, comme le RSA, la Prime d’Activité, l’APL, le chèque énergie, les épiceries sociales et solidaires, l’AAH…

1. Aides pour femmes enceintes seules ou en couple

Quelles sont les aides pour une femme enceinte que propose l’État français ? Ci-dessous les aides pour femmes enceintes en couple comme pour femmes enceintes seules.

Les frais médicaux liés à la grossesse et à l’accouchement sont entièrement pris en charge par la Sécurité Sociale, pour les personnes bénéficiant d’une couverture sociale. Pour les femmes enceintes n’ayant pas encore de couverture sociale et résidant en France légalement depuis au moins trois mois, la CMU (couverture maladie universelle), est proposée gratuitement, sous condition de ressources. Les femmes enceintes sur le territoire français d’une manière irrégulière peuvent bénéficier de l’AME (aide médicale de l’État).

La PAJE : Prestation d’Accueil de jeune enfant. C’est une aide financière dont il est possible de bénéficier pendant la grossesse, que la future mère soit seule ou en couple. C’est une prime sous condition de ressources, qui s’élève à 1 066,31 € par enfant à naître. Pour y avoir droit, il faut impérativement effectuer un premier examen prénatal pendant la grossesse, et déclarer celle-ci avant la fin du 3e mois de grossesse.

Le congé de maternité prénatal. Il s’agit d’un congé rémunéré pour les femmes enceintes salariées, d’une durée déterminée avant la date prévue de l’accouchement. Pour les femmes qui attendent leur premier enfant, ou qui ont un autre enfant à charge, la durée du congé est de 6 semaines. Pour les futures mamans ayant déjà au moins deux enfants à charge, la durée du congé est de 8 semaines. Pour les femmes enceintes qui attendent des jumeaux, la durée du congé de maternité prénatal est de 12 semaines. Pour celles qui attendent des triplés ou plus, elle est de 24 semaines.

Femme enceinte en couple

L’AMASE : Allocation Mensuelle d’Aide Sociale à l’Enfance. C’est une allocation réservée aux femmes enceintes en situation vraiment précaire. Elle peut être versée dès le début de la grossesse. Elle est accordée par le Conseil général. Le montant varie selon la situation personnelle de la maman et aussi selon les départements.

Centres maternels : certains établissements d’accueil mère-enfant, qui accueillent les mères, majeures ou mineures, à partir du 7e mois de grossesse et jusqu’aux 3 ans de l’enfant, hébergent aussi les pères, mais la plupart n’accueillent que les mères. Quand le père n’est pas accueilli, il peut généralement venir rendre visite à sa compagne et à son enfant. Les centres maternels sont donc surtout des solutions de logement pour femmes enceintes seules et jeunes mamans isolées. Le logement se fait en chambre individuelle avec un accès commun à des pièces collectives : cuisine, lingerie, salle de bain, toilettes, ou en studio indépendant. Une équipe de professionnels est disponible pour aider la maman à accueillir son enfant et à faire face à ses difficultés : éducateurs de jeunes enfants, travailleurs sociaux, psychologues, puéricultrices… Une participation financière (raisonnable) est presque toujours demandée. Pour obtenir une place en centre maternel, il faut constituer un dossier avec une assistante sociale.

Les places en centre maternel sont limitées, il ne faut pas oublier qu’il existe aussi des maisons d’accueil pour femmes enceintes privées, tenues par des associations. Par ailleurs, les maisons d’accueil associatives accueillent généralement les femmes enceintes dès le début de la grossesse, tandis que les établissements d’accueil publics les accueillent à partir du 7e mois de grossesse.

Pour les femmes enceintes mineures : quand les parents ne sont pas en mesure d’aider financièrement leur fille mineure enceinte, s’ils refusent de l’aider, s’ils la mettent à la porte ou si la future maman est victime de violence, l’ASE (aide sociale à l’enfance) peut intervenir et la prendre en charge. Pour cela, il faut s’adresser soit directement à l’ASE, soit à une assistante sociale, soit à la gendarmerie.

Pour les étudiantes enceintes : le CROUS propose des solutions d’hébergement d’urgence. Il faut s’adresser à une assistante sociale du CROUS.

2. Aides pour parents solos ou en couple

a. Au moment de la naissance

Le congé de maternité post-natal. Il s’agit d’un congé rémunéré destiné aux femmes salariées ayant accouché. Pour les femmes ayant accouché d’un premier enfant ou ayant un autre enfant à charge, il est de 10 semaines. Pour les femmes ayant déjà au moins deux autres enfants à charge, il est de 18 semaines. Pour les femmes ayant accouché de jumeaux, de triplés ou plus, il est de 22 semaines.

Le congé de naissance pour le père. Il s’agit d’un congé rémunéré de trois jours ouvrables pour les nouveaux pères salariés, immédiatement au moment de la naissance.

Le congé de paternité et d’accueil de l’enfant. Il s’agit d’un congé rémunéré accordé aux hommes salariés dont la conjointe vient d’accoucher d’un enfant. S’il est pris en une fois à la suite du congé de naissance, il est de 25 jours pour la naissance d’un seul enfant, et de 32 jours pour la naissance de jumeaux, triplés ou plus.

Le papa peut aussi choisir de prendre son congé en deux ou trois fois, dont quatre jours, immédiatement après le congé de naissance, et le reste en une ou deux périodes d’au moins 5 jours, dans un délai de 6 mois après la naissance de l’enfant.

Certaines mairies accordent des aides pour la naissance d’un enfant. Les nouveaux parents doivent se renseigner auprès de leur mairie ou de leur centre communal d’action sociale.

b. Pour tout enfant à charge, sans limite d’âge

L’AMASE : Allocation Mensuelle d’Aide Sociale à l’Enfance. C’est une allocation réservée aux foyers en situation vraiment précaire. Elle peut être versée dès le début de la grossesse, et sans limite d’âge tant que l’enfant est à charge. Elle est accordée par le Conseil général. Le montant varie selon la situation personnelle des demandeurs et aussi selon les départements.

c. Pour les enfants de 0 à 20 ans

Les allocations familiales de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales). Pour en bénéficier, il faut avoir au moins deux enfants à charge de moins de 20 ans. Leur montant varie selon le nombre d’enfants et selon vos ressources. Dans les départements français d’outre-mer, il est possible de toucher l’aide de la CAF dès le premier enfant.

Jeune femme dessinant avec sa fille trisomique

L’AEEH : allocation d’éducation de l’enfant handicapé. C’est une allocation mensuelle pour aider les parents d’enfants handicapés de moins de 20 ans. On peut toucher cette aide à partir d’un certain taux d’incapacité de l’enfant : l’allocation est automatiquement accordée pour un enfant ayant le statut d’« handicapé à plus de 80 % », elle est accordée pour les enfants ayant le statut d’« handicapés entre 50 et 80 % » s’ils reçoivent des soins ou des accompagnements spécifiques. Des compléments d’AEEH peuvent être accordés si le handicap rend nécessaire une aide humaine ou des dépenses supplémentaires.

Les centres maternels : établissements d’accueil mère-enfant qui héberge les mères à partir du 7e mois de grossesse jusqu’au 3 ans de l’enfant. Voir plus haut.

d. Pour les enfants de 0 à 6 ans

Les PMI : Protection Maternelle et Infantile. Ce sont des centres de santé qui offrent la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants jusqu’à 6 ans. Il est possible d’y effectuer le contrôle du poids, de la croissance, de faire les vaccinations, et tous les soins médicaux nécessaires à l’enfant. Les membres de la PMI sont aussi là pour donner tous les conseils nécessaires aux jeunes parents et aux mères célibataires, que ce soit pour s’occuper de l’enfant ou pour faire les démarches pour obtenir les aides sociales auxquelles les parents ont droit.

Le complément de libre choix du mode de garde est une aide financière qui rembourse une partie des frais de garde des enfants de moins de 6 ans. Elle est accordée aux parents qui font appel à une assistante maternelle agréée, qui emploient une personne qui garde leur enfant chez eux ou qui le confient à une micro-crèche. Cette aide est accordée aux parents seuls comme aux parents en couple.

e. Pour les enfants de 0 à 3 ans

L’allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant peut être demandée par les jeunes parents ou les mamans seules. Elle est sous condition de ressources, pour les enfants de moins de 3 ans. Son montant dépend des revenus et du nombre d’enfants à charge : 193,30 € à taux plein et 96,66 € à taux partiel.

La PreParE : prestation partagée d’éducation de l’enfant. Elle est proposée aux parents qui cessent de travailler pour s’occuper de leur enfant de moins de 3 ans, à condition d’avoir au moins 8 trimestres de cotisation vieillesse. Le montant de l’allocation dépend notamment du nombre d’heures de travail mensuel que le parent effectuait. Pour un seul enfant, le montant de l’allocation est de 448,43 € par mois maximum. Un parent d’au moins trois enfants à charge, peut toucher jusqu’à 732,98 € par mois.

Une maman souriante tient son enfant de huit mois dans les bras

f. Pour les enfants de 3 à 21 ans

Le complément familial de la CAF est destiné aussi bien aux mères isolées qu’aux couples de parents, sous condition de ressources, à condition d’avoir au moins trois enfants à charge entre 3 et 21 ans. Selon les ressources du ou des parents, le montant de l’aide est de 171.73 € par mois ou 257.63 € par mois.

g. Pour les enfants de 6 à 18 ans

L’allocation de rentrée scolaire. Elle est versée une fois par an par la CAF, pour les enfants à partir de 6 ans. Son montant évolue selon l’âge de l’enfant : 376,98 € de 6 à 10 ans ; 397,78 € de 11 à 14 ans et 411,56 € de 15 à 18 ans.

3. Aides uniquement pour les mères célibataires, ou pères célibataires

En plus des aides indiquées ci-dessus qui sont destinées à tous les parents en difficulté, les mères célibataires et pères célibataires peuvent aussi obtenir les aides suivantes :

L’ASF : allocation de soutien familial. Elle est de 195,85 € par mois. Le parent seul peut en bénéficier s’il répond à l’une de ces conditions :
• L’autre parent n’aide plus le parent seul financièrement depuis au moins un mois, ou bien il verse une allocation inférieure à 195,85 €, auquel cas l’ASF verse la différence ;
• L’autre parent n’a pas reconnu l’enfant ;
• L’autre parent est décédé.

Majoration parent isolé de l’AEEH (allocation d’éducation de l’enfant handicapé ). L’AEEH peut être touché par tout parent d’un enfant ayant le statut d’« handicapé au moins à 50 % », en couple ou non, mais il y a une majoration spécifiquement pour les parents solos, versée par la CAF ou par la MSA (mutualité sociale agricole), si :
• Le handicap nécessite le recours à une tierce personne ;
• Le parent touche déjà un complément de l’AEEH d’au moins deuxième catégorie.

Un père seul élève son fils

Devant la complexité du système d’aides sociales français, il est vivement recommandé de se faire aider par une assistante sociale ou accompagner par une association afin de pouvoir bénéficier de toutes les aides auxquelles les femmes enceintes, seules ou en couple, et les jeunes mamans peuvent avoir droit.

Malheureusement, l’État communique trop peu sur les aides pour les femmes enceintes qui sont proposées. En particulier, les femmes se renseignant sur l’avortement n’ont pas accès à ces informations, car on a peur qu’elles aient l’impression que l’on veut les inciter à garder leur enfant. Pourtant beaucoup de femmes qui envisagent l’IVG changeraient d’avis si elles savaient quelles aides pour femmes enceintes sont proposées. Alors n’hésitez pas à diffuser cet article pour que cela se sache !

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